Toxicité à long terme du traitement contre le cancer du testicule
Le taux de survie après un cancer du testicule traité par chimiothérapie est si élevé aujourd’hui que le problème des effets secondaires de la chimiothérapie de cette maladie se posent concernant la qualité de vie des patients. Une étude allemande montre, avec un recul de plus de treize années, que les effets secondaires sont loin d’être négligeables et que les risques cardiovasculaires, par exemple, affectent plus de 30% des patients traités.
Le taux de guérison du cancer du testicule dépasse les 90% dans la majorité des cas et près de 50% dans les pronostics les plus défavorables, ce qui pose maintenant le problème de réduire les effets secondaires du traitement de ces cancers, «les patients étant victimes du succès de celui-ci», souligne Karim Fizazi (IGR, Villejuif, France) dans un éditorial de la revue Annals of Oncology qui publie cette étude.
Des chercheurs du centre sur le cancer de l’université de Essen (Allemagne) ont examiné 32 patients âgés entre 30 et 59 ans, traités pour un cancer testiculaire de stade III des cellules germinales, 13 à 17 ans auparavant, avec du cisplatine et de la doxorubicine.
Presque un tiers d’entre eux avaient une dysfonction ventriculaire gauche et un seul, fumeur, a été victime d’un infarctus du myocarde. Trois quarts des patients avaient un taux élevé de FSH et de LH, traduisant un taux bas de testostérone.
Plus de 80% avaient des taux anormaux de cholestérol et 44% dépassaient la limite concernant les triglycérides. Près d’un quart souffrait d’hypertension artérielle diastolique.
Une diminution de l’audition a été constatée chez 23% des patients et près d’un tiers avaient une neuropathie symptomatique.
Aucun des patients n’a développé de nouveau cancer durant la période étudiée.
Les auteurs ne savent pas vraiment pourquoi le traitement employé augmente les risques cardiovasculaires et préconisent aux patients de prendre des mesures prophylactiques pour les réduire. Ils estiment cependant que les bénéfices apportés par l’association cisplatine+doxorubicine constituent probablement un risque cardiovasculaire acceptable comparé à une récidive de leur cancer.
Source : Ann Oncol 2002;13:229-36
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