Une formation pour améliorer la qualité du dialogue en cancérologie
En cancérologie, la relation médecin-patient pourrait être améliorée par la participation des cancérologues à un programme intensif de formation sur la communication et le discours adressé au patient. Une étude publiée dans le Lancet montre que ce dispositif donne de bons résultats chez des médecins expérimentés.
La discussion est un élément central dans la qualité de la relation entre le patient et son médecin. Dans un domaine aussi sensible que la cancérologie, la qualité du dialogue est quelquefois remise en question par le patient qui évoque un manque d'information ou un mécontentement sur la manière dont l'information est délivrée. Une formation inadéquate du médecin sur la conduite du dialogue constitue est un élément clé de cette insatisfaction.
Dans le Lancet du 23 février, le professeur L. Fallowfield (Université du Sussex) et ses collaborateurs ont évalué l'impact d'un programme de trois jours destiné à améliorer les aptitudes de communication de cancérologues seniors.
Au total, 160 cancérologues et 2.407 patients britanniques ont participé à cette étude. Dans un premier temps, six à dix consultations ont été filmées (avec l'accord des patients) pour chaque participant.
La moitié des cancérologues ont participé au programme de trois jours. Centrée autour d'un intervenant principal, la formation abordait les divers aspects du dialogue. Les cancérologues étaient répartis en groupes de trois à cinq personnes. Les consultations filmées précédemment étaient visionnées et analysées, les médecins participaient à des jeux de rôle avec des "faux patients" entraînés.
Environ trois mois après le programme, des consultations étaient de nouveau filmées pour les cancérologues qui avaient participé ou non au programme.
L'amélioration de la qualité des aptitudes de communication était évaluée de façon objective et subjective par les investigateurs, les médecins et les patients.
Selon Fallowfield et ses collaborateurs, ceux qui avaient pris part à la formation utilisaient plus souvent des questions précises (+34 %), une attitude empathique (+69 %) et des réponses appropriées aux interrogations du patient.
D'après les auteurs, cette formation permet d'améliorer la qualité du discours entre le patient et le médecin. Ces programmes devraient être encouragés et pourraient faire partie de modules de formation continue.
Source : Lancet 2002;359:650-6
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