Asthme de l'enfant : la faute à l'ozone et au sport ?
La pratique de sports collectifs en plein air est associée à une augmentation du risque d'asthme chez les enfants qui vivent dans des zones où la concentration en ozone atmosphérique est élevée. Le risque de développer un asthme serait multiplié par trois par rapport à des enfants résidant dans les mêmes zones mais qui ne pratiquent pas d'activité sportive.
Cette relation a été mise en évidence par une équipe américaine menée par le Dr Rob McConnell de l'Université de Californie du sud à Los Angeles. Dans un article publié dans la revue médicale anglaise The Lancet, McConnell et ses collaborateurs rappellent que l'asthme est la maladie chronique la plus fréquente chez les enfants. On a assisté au cours des dernières décennies à une augmentation de sa prévalence et de son incidence sans pour autant identifier une cause précise à cette tendance.
L'objet des travaux présentés par McConnell était d'étudier l'impact que pouvaient avoir la pollution atmosphérique et les activités de plein air sur l'incidence des nouveaux cas d'asthme chez l'enfant.
Pour leur étude, ces auteurs ont suivi pendant cinq ans un groupe de 3535 enfants qui habitaient dans le sud de la Californie. Ces enfants n'étaient pas asthmatiques lorsqu'ils sont entrés dans l'étude.
Au cours du suivi, 265 nouveaux cas d'asthme ont été recensés dans ce groupe.
Ceux qui pratiquaient trois sports de plein air ou plus dans une zone où la concentration en ozone était élevée avaient 3,3 fois plus de risque d'asthme que ceux qui ne pratiquaient pas de sport mais qui résidaient dans la même zone. L'augmentation du risque atteignait le seuil de signification statistique avec un risque relatif de 3,3 (IC 95 % = 1,9-5,8). Par contre, dans les zones de faible concentration en ozone, le sport n'avait pas d'effet sur le risque d'asthme, observent McConnell et ses confrères.
Le temps passé en extérieur était aussi positivement lié au risque d'asthme dans les zones de forte concentration en ozone. D'autres polluants comme le dioxyde d'azote ou les particules en suspension n'étaient pas associés à un risque d'asthme plus élevé.
"Nous en concluons que l'incidence des nouveaux diagnostics d'asthme est associée à des exercices physiques soutenus dans les zones avec un taux d'ozone ambiant élevé", écrivent les auteurs, "ainsi, la pollution de l'air et l'exercice en extérieur pourraient contribuer au développement de l'asthme chez l'enfant".
Source : Lancet 2002;359:386-91
Descripteur MESH : Enfant , Ozone , Asthme , Risque , Air , Sports , Incidence , Californie , Azote , Los Angeles , Maladie , Maladie chronique , Prévalence , Temps