Les femmes porteuses du VIH plus exposées au risque de carcinome vulvaire ?

Une étude prospective publiée dans le Lancet rend compte de l'incidence élevée des condylomes acuminés et des néoplasies intraépithéliales vulvaires et périanales chez les femmes infectées par le VIH. Pour cette raison, les auteurs de l'étude estiment que ces patientes devraient bénéficier d'un examen gynécologique complet à chaque visite.

Cet aspect de l'infection par le VIH est présenté par Conley et al. dans le Lancet du 12 janvier. Un total de 925 femmes a participé à l'étude. Toutes ont bénéficié d'un examen gynécologique deux fois par an complété d'une colposcopie et d'une recherche de papillomavirus. Le suivi médian était de 3,2 ans.

A l'inclusion dans l'étude, des condylomes acuminés ou des néoplasies intraépithéliales ont été retrouvés chez 6 % (30/481) des patientes infectées par le VIH et chez 1 % (4/437) des patientes VIH -.

Au cours du suivi, le risque de développer ce type de lésions était 16 fois plus élevé pour les patientes infectées par le VIH que pour les patientes non-infectées. L'incidence respective de ces lésions était de 2,6 et de 0,16 pour 100 patiente.années, ce qui se traduit par un risque relatif de 16 (IC 95 %=12,9-20,5;p<0,0001).

Les auteurs ont mis en évidence quatre facteurs de risque principaux : l'infection par le VIH , l'infection par le papillomavirus, une diminution des CD4 et un passé d'usage de drogue par injection.

"Nos résultats sont importants pour les médecins qui soignent des patientes infectées par le VIH", commente le Dr Tom Wright (Columbia University) qui a coordonné cette étude. "Le nombre élevé et inattendu de cas de néoplasies intraépithéliales vulvaires et périanales de haut grade observé dans cette étude suggère que les femmes infectées par le VIH présentent un risque accru de carcinome invasif vulvaire et périanal".

Source : Lancet 2002;359:108-13