Lien entre l’intensité des champs électromagnétiques et les fausses couches
D’après des épidémiologistes californiens, qui relatent deux études dans la revue Epidemiology, il y aurait une relation de cause à effet certaine entre l’intensité des champs magnétiques produits par les sources électriques auxquelles sont soumises les femmes, et le risque d’avortement spontané. Ce risque serait multiplié par deux pour les femmes exposées à des champs magnétiques d’une intensité de plus de 1,6 microteslas d’après une des études et de plus de 1,4 microteslas d’après l’autre étude.
Ces études représentent, selon l’épidémiologiste David Savitz (Université de Caroline du sud, Chapel Hill, EU), un «état de l’art de la recherche des causes d’avortement spontané». Il pense en effet que les interprétations des chercheurs ayant réalisé ces recherches ne sont en aucun cas erronées.
Une des études, menée par De-Kun Li, un épidémiologiste de la reproduction à Oakland en Californie, a porté sur 1063 femmes de San Francisco, qui étaient dans leurs dix premières semaines de grossesse.
Ces femmes ont porté à leur taille des enregistreurs qui mesuraient l’intensité électromagnétique toutes les dix secondes. Les résultats ont montré que les femmes soumises à des pics de plus de 1,6 microteslas étaient deux fois plus sujettes à des fausses couches que celles soumises à des intensités plus faibles.
L’autre étude a consisté à réanalyser les données d’une étude de 1991 impliquant 727 femmes, les conclusions n’ayant pas été définitives car Raymond Neutra, le principal auteur, n’y avait pas décelé de relations entre les rayonnements électromagnétiques et les fausses-couches, ayant fait une analyse purement linéaire sans s’attarder sur les pics de rayonnements reçus par les femmes.
Cependant, en reconsidérant ces données à la vue des résultats de Li, Neutra s’est aperçu que ses résultats étaient similaires aux siens, c’est à dire que les femmes ayant été soumises à des intensités supérieures à 1,4 microteslas avaient été deux fois plus sujettes à des avortements spontanés.
Les auteurs des études, sans réussir à définir les sources de risque d’exposition aux champs électromagnétiques, suspectent cependant les appareils électriques ménagers comme les sèches cheveux ou bien les véhicules électriques.
L’avis de Savitz diffère un peu. Il pense que les deux études sont rassurantes en terme de non relation entre l’exposition moyenne aux champs électriques rencontrés et les fausses couches. Il pense que d’autres facteurs entrent en jeu, comme les femmes restant à la maison à cause de nausées, qui sont de ce fait moins exposées aux champs électromagnétiques.
Li pense que l’exposition à des pics d’intensité électromagnétiques définis par les études, induit des fausses couches en détruisant la communication entre les cellules, sans toutefois en expliquer les raisons mécanistiques.
Source : New Scientist 12 janvier 2002 et Epidemiology 2002;13(1):9-20 et 21-31.
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