Génétique de la schizophrénie et origine ethnique
Une large étude américaine épidémio-génétique réalisée auprès de familles américaines d’origines européennes et africaines, semble montrer un lien génétique entre la schizophrénie et les chromosomes 13 et 15, avec une origine multi génique spécifique selon le groupe ethnique considéré.
Debby Tsuang, chercheur à l’université de Washington, présentait hier au nom de ses collaborateurs, ses travaux sur les relations génétiques avec la schizophrénie devant la réunion annuelle de l’American College of Neuropsychopharmacology à Waikoloa (Hawaï).
Des études antérieures ont montré un certain nombre de chromosomes impliqués dans la schizophrénie. L’équipe de Tsuang s’est attachée à concentrer ses efforts sur quatre chromosomes, les 12, 13, 15 et 16.
L’étude, appelée Veterans Administration Cooperative Study Sample, a réuni 166 familles de différentes origines européennes ou africaines, parmi lesquelles au moins deux membres avaient été diagnostiqués pour une schizophrénie. L’étude génétique a été réalisée à l’université de Washington tandis que l’étude statistique a été prise en charge à l’université du Michigan.
Des régions des chromosomes 13 et 15 ont montré des corrélations positives avec la schizophrénie, confirmant ainsi des études antérieures. La résolution de l’étude signifie que plusieurs centaines de gènes peuvent être impliqués plus ou moins dans la maladie. Aucune corrélation évidente entre la maladie et les chromosomes 12 et 16 n’a été observée.
Même si l’analyse génétique est restée conscrite à des grandes régions chromosomique, elle a toutefois permis de déterminer une association entre le chromosome 15 et la schizophrénie chez les familles d’origine européenne, alors qu’aucune association évidente n’a été trouvée entre ce chromosome et les familles originaires d’Afrique.
«Cela a été un des résultats les plus forts de notre étude», a dit Tsuang. «Il signifie que différentes combinaisons de gènes doivent contribuer à la schizophrénie parmi différents groupes ethniques».
Les chercheurs veulent maintenant approfondir leur analyse et tenter d’identifier cette fois-ci des gènes isolés intervenant dans la maladie.
«En raison des caractéristiques génétiques complexes de la schizophrénie», a commenté Tsuang, «il faudra du temps pour identifier les gènes spécifiques et encore plus pour trouver des traitements basés sur ces découvertes», a-t-elle conclu.
Source : American College of Neuropsychopharmacology 9 décembre 2001.
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