Une nouvelle approche dans le dépistage des adénocarcinomes prostatiques
Une équipe de chercheurs de l'université Johns Hopkins à Baltimore vient de démontrer que l'étude du niveau de méthylation du gène GSTP1 permet de distinguer les tissus hyperplasiques normaux des adénocarcinomes prostatiques avec une bonne efficacité. Ils estiment que cette méthode pourrait améliorer le diagnostic et le dépistage des cancers prostatiques.
Le travail de cette équipe a fait l'objet d'une publication dans le Journal of the National Cancer Institute du 21 novembre. Jéronimo et al rappellent que le gène GSTP1 code une forme de gluthation S-transférase. Il a été par ailleurs montré que la méthylation de la séquence promotrice de ce gène est "l'altération épigénétique la plus courante associée au cancer de la prostate".
"Un marqueur génétique comme GSTP1 qui se présentent le plus souvent dans des cancers de la prostate à un stade précoce pourrait améliorer la façon dont nous diagnostiquerons ce cancer dans le futur et nous aiderait à le prendre ne charge rapidement", explique le Dr David Sidransky, coordinateur de cette étude.
Ces auteurs ont utilisé une technique de PCR particulière (real-time methylation-specific polymerase chain reaction) pour étudier le degré de méthylation du promoteur de GSTP1.
La technique a été employée chez 69 patients avec un adénocarcinome prostatique à un stade précoce (dont 28 avec des lésions intra-épithéliale néoplasiques) et chez 31 patients avec une hyperplasie bénigne. Le degré de méthylation de GSTP1 était comparé celui d'un gène référent et exprimé sous forme de rapport (échantillon/référence).
Le rapport médian était de 0 (0-0,01) pour les hyperplasies bénignes, 1,4 (0-45,9) pour les néoplasies intra-épithéliales et 250,8 (53,5-697,5) pour les adénocarcinomes prostatiques. "Toutes ces valeurs étaient statistiquement et significativement différentes", commentent les auteurs.
L'évaluation de cette méthode s'est poursuivi sur des biopsies réalisées sur 21 patients avec des concentrations de PSA élevées. Selon des critères histologiques, 11 avaient un adénocarcinome et 10 non.
La recherche des méthylation dans ce groupe a montré que le rapport médian de méthylation était de 410,6 chez les patients avec un adénocarcinome et 0 chez les patients sans adénocarcinome selon des critères histologiques. Le critère de méthylation a exclu un cancer chez les 10 patients sans preuve histologique et a conclu à un adénocarcinome chez 10 des 11 autres sujets.
La quantification des méthylation de GSTP1 permet donc de distinguer efficacement les tissus sains des adénocarcinomes prostatiques, concluent les auteurs. Ces derniers reconnaissent que ces résultats sont préliminaires et que ces résultats doivent être reproduits sur un plus grand nombre de patients.
Source : Journal of the National Cancer Institute 2001;93(22):1747-52
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