Le fondaparinux paraît particulièrement efficace en thromboprophylaxie post-opératoire

Le fondaparinux est un pentasaccharide qui appartient à une nouvelle classe d'agents antithrombotiques. Deux études randomisées et en double aveugle montrent que ce composé est plus efficace que l'énoxaparine pour la prévention des thromboses veineuses après une chirurgie de la hanche ou du genou. Dans les deux cas, le fondaparinux réduit d'environ 55 % l'incidence des thrombo-embolismes veineux par rapport à l'énoxaparine.

Ce nouvel anticoagulant de synthèse se fixe sur l'antithrombine et entraîne alors l'inactivation du facteur X activé (Xa). Dans le dernier NEJM deux publications traitent de son efficacité dans la prévention des évènements thrombo-emboliques veineux après une chirurgie orthopédique (fracture de la hanche ou chirurgie du genou).

Dans un premier article, Eriksson et al. ont étudié un groupe 1.711 patients opérés pour une fracture de la hanche. Les patients ont reçu de façon aléatoire 2,5 mg de fondaparinux une fois par jour après l'opération et pendant au moins cinq jours ou 40 mg d'énoxaparine (héparine de bas poids moléculaire) une fois par jour (initié avant l'intervention) pendant au moins cinq jours.

Onze jours après l'opération, l'incidence des évènements thrombo-emboliques veineux était de 8,3 % dans le bras fondaparinux et 19,1 % dans le bras énoxaparine, ce qui équivaut à une réduction du risque de 56,4 % (IC 95 % = 39,0-70,3 %). La mortalité et les complications hémorragiques étaient similaires dans les deux groupes.

Ce même groupe d'étude présente également les résultats du fondaparinux dans la chirurgie du genou, associée à une fréquence élevée de thromboses veineuses post-opératoires.

Ici encore, l'efficacité du fondaparinux était supérieure à celle de l'énoxaparine parmi les 724 patients examinés. L'incidence des thromboses veineuses profondes au 11° jour était de 11 % avec le fondaparinux comparé à 27,8 % avec l'énoxaparine, soit une réduction du risque de 55,2 %.

Les auteurs de ces études estiment donc que le fondaparinux est un traitement particulier prometteur pour ces indications et que son utilisation doit être envisagée avec attention.

Source : NEJM 2001;345:1298-304, 1305-10.