Le traitement aux oestrogènes ne réduit pas le risque de récidive d’AVC chez la femme ménopausée
Dans une étude qui paraît aujourd’hui dans la revue The New England Journal of Medicine, il semblerait que le traitement hormonal aux oestrogènes chez les femmes ménopausées ne réduit pas le risque d’AVC ou de décès après une première alerte ou après un accident cérébral de type ischémique.
C’est la conclusion que tirent Ralph Horwitz et ses collaborateurs après avoir mené la première étude randomisée en double aveugle traitant de ce sujet.
« Les oestrogènes ont rarement été prescrits pour prévenir les AVC », a dit Lawrence Brass, un des coauteurs neurologue de l’étude, « mais plutôt dans le cas d’ostéoporose ou pour traiter les symptômes de la ménopause », a-t-il ajouté. Cependant, quelques études antérieures parlaient des bienfaits des oestrogènes dans la prévention de l’AVC chez la femme ménopausée.
C’est pourquoi les chercheurs ont enrôlé dans l’étude 664 femmes ménopausées, âgées en moyenne de 71 ans, ayant déjà subi soit un AVC de type ischémique soit une ischémie cérébrale transitoire durant les 90 jours précédent l’étude.
Les patientes ont reçu soit un œstrogène oral (oestradiol-17 bêta, 1 mg par jour) soit un placebo. Le suivi de ces patientes a duré 2 ans et 10 mois. La prise d’œstrogènes ou de placebo a cessé si les patientes ont eu un accident vasculaire cérébral.
Les résultats ont montré qu’il n’y avait pas eu de différences dans la survenue d’AVC entre le groupe œstrogène et le groupe placebo (99 et 93 cas respectivement). Cependant, la fréquence de décès dus à un AVC a été plus forte dans le groupe œstrogène (risque relatif de 2,9 avec un intervalle de confiance de 0,9 à 9) et les conséquences neurologiques d'un AVC dans ce groupe étaient plus graves que dans le groupe placebo.
Ces résultats font dire aux auteurs que la thérapie de substitution par les oestrogènes chez les femmes ménopausées ne doit pas être prescrite pour prévenir la survenue d’un second AVC. Les femmes ménopausées prenant ou qui vont prendre des oestrogènes pour d’autres raisons devraient consulter leur médecin pour savoir si elles "continuent ou arrêtent leur traitement".
Source : N Engl J Med 2001 ;345(17) :1243-9.
Descripteur MESH : Oestrogènes , Risque , Neurologie , Récidive , Femmes , Accident vasculaire cérébral , Placebo , Confiance , Ischémie , Ménopause , Oestradiol