Attention aux soi disant bienfaits du soja
Une étude palestinienne, s’appuyant sur des travaux récents effectués sur le rat, montrerait que l’action provoquée par certains composants du soja ou de ses dérivés industriels, se traduirait par une accélération de la puberté sur les rongeurs et aurait des conséquences sur le comportement. Ces effets seraient probablement identiques chez l’homme.
Ces résultats, qui vont être publiés prochainement avant d’être présentés devant la Society for Neuroscience, ont été réalisés chez le hamster et sont similaires à ceux trouvés chez le rat.
Les substances incriminées dans le soja sont les isoflavones, qui agiraient de la même manière que les oestrogènes sur le développement des personnes.
En plus d’avoir observé une puberté précoce chez les hamsters ayant ingéré des isoflavones, Jamie Swanson, l’auteur principal de l’étude, a trouvé que ces substances influençaient également le comportement sexuel des rongeurs, même longtemps après leur absorption.
Jill Schneider, la directrice des recherches des sciences biologiques à l’université de Lehigh (Palestine), se montre inquiète pour les enfants à qui l’on donne des dérivés de soja pour remplacer le lait de vache auquel ils sont allergiques.
« Si on ne connaît pas encore les doses limites que peuvent absorber les enfants, ceux qui prennent des aliments dérivés du soja contenant des isoflavones doivent être suivis dans leur enfance et leur adolescence », préconise-t-elle.
Elle recommande également que des études soient menées afin de mesurer à long terme les effets soi disant bénéfiques du soja comme la diminution de l’obésité ou du diabète.
Le chercheur va même plus loin en mettant en doute les bienfaits du soja sur la protection vis-à-vis des maladies cardiaques, en mentionnant les risques de survenue de cancers du sein et de pathologies nerveuses.
« Les isoflavones, qui se lient aux récepteurs des oestrogènes, peuvent mimer leurs effets et accélérer la division cellulaire », argumente-t-elle.
Enfin elle précise que les poudres de soja concentrées ou les pilules d’isoflavones contiennent des quantités beaucoup plus importantes d’isoflavones que certains produits naturels comme les haricots ou le lait caillé.
« Je ne recommanderai jamais de nourrir des enfants avec des aliments riches en isoflavones », a-t-elle conclu.
Source : Society for Neuroscience Novembre 2001, Annonce pour publication.
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