Sexe et infarctus du myocarde : un risque mineur
Une étude suédoise parue dans la revue Heart révèle que la pratique sexuelle constituerait un facteur pouvant déclencher un infarctus du myocarde (IDM) chez les personnes à risque. Cette étude est toutefois tempérée par le faible risque relatif de de survenue d'un IDM.
J. Möller, dans une étude croisée du programme d’épidémiologie cardiaque de Stockholm (SHEEP), a cherché à connaître le degré de risque engendré par l’activité sexuelle de personnes ayant subi un infarctus du myocarde.
D’avril 1993 à décembre 1994, 699 patients suédois âgés de 45 à 70 ans, ayant été admis dans une unité de cardiologie pour un premier IDM non mortel, ont été vus et interrogés dans le cadre du programme SHEEP (qui compte au total 1489 patients).
Finalement 659 personnes sont restées dans l’étude statistique. Les questions ont principalement porté sur les pratiques sexuelles des patients, leur fréquence, leur durée et leur survenue par rapport à leur attaque cardiaque. Des questions sur leur activité physique ont également été posées.
La plupart des patients étaient sexuellement actifs (plus des 3/4 étaient mariés) et 75% d’entre eux étaient des hommes.
Près de 40% (260/659) des personnes interrogées ont eu des symptômes avant leur infarctus et aucun d’entre eux n’a eu de relations sexuelles dans les quatre heures précédant leur IDM.
Parmi les personnes n’ayant pas ressenti de symptômes , 5 sur 299 (1.3%) ont eu un rapport sexuel dans les deux heures précédent l’infarctus.
Le risque relatif d’infarctus du myocarde durant l’heure suivant une relation sexuelle est de 2,1 (IC 95 % = 0,7-6,5). Ce risque relatif s’élève à 4,4 parmi les personnes sans activité physique régulière.
Les auteurs de l’étude concluent en disant qu’il existe certes un risque augmenté de déclencher un infarctus du myocarde après une relation sexuelle surtout si la personne est sans activité physique.
Cependant, « le risque absolu par heure est très bas et le nombre relatif de cas très faible », souligne J. Möller et son équipe. « Ceux qui ont une fréquence hebdomadaire de rapports sexuels de 1 ont un risque peu élevé ».
Les auteurs conseillent donc aux personnes d’avoir une activité physique régulière et de ne pas s’abstenir sur le plan sexuel.
Source : Heart 2001 ;86 :387-90.
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