Des programmes interactifs d'aide à la décision pour les patients
Un groupe d'étude anglais a évalué l'intérêt d'outils interactifs d'aide à la décision destinés aux patients. Ces outils fournissent des informations sur le traitement hormonal substitutif ou sur l'hypertrophie bénigne de la prostate. A la fois bien perçus par les patients et les médecins, ces programmes multimédias limitent les risques de conflits quant à la décision à prendre et permettent aux patients de jouer un rôle plus actif dans le choix du traitement.
Les patients sont de plus en plus demandeurs d'informations sur leurs pathologies, les traitements envisageables ainsi que leurs risques et bénéfices. Cependant, les documentations mises à leur disposition et les discussions avec leur médecin ne permettent pas toujours au patient de faire un choix objectif et fondé sur des informations claires, fiables et exhaustives.
Dans le dernier British Medical Journal, Elisabeth Murray (University College de Londres) et plusieurs collaborateurs ont étudié, dans deux essais randomisés, l'impact de deux programmes multimédia d'aide à la décision. Destinés aux patients, le premier programme avait pour sujet le traitement hormonal substitutif et le deuxième l'hypertrophie bénigne de la prostate.
Le support du programme était un vidéodisque accompagné d'un livret et d'un résumé. Le programme fournissait des informations et des probabilités sur les risques et bénéfices des traitements, les effets secondaires, etc. Sa durée était d'environ une heure.
D'après l'avis des patients et de leur médecin, la décision du traitement avait été plus souvent prise principalement par les patients lorsqu'ils avaient utilisé ces programmes d'aide à la décision.
Par ailleurs, ces programmes permettent de réduire le risque d'avis divergent entre le médecin et ses patients, ajoutent les auteurs de cette étude.
Le coût de ces programmes était relativement élevé en raison de la technologie employée. Les auteurs estiment qu'il pourrait être réduit en utilisant plutôt Internet.
Dans un commentaire publié dans le même numéro du BMJ, Richard Deyo (Université du Washington, Seattle) revient sur plusieurs points. Il estime que si ces programmes doivent se généraliser, il faudra veiller à l'objectivité des informations et à leur mise à jour permanente. Plus généralement, qui sera chargé de leur finacement, rédaction et validation ?
Source : BMJ 2001;323: 466-7, 490-3, 493-6.
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