VIH : une seule copie mutée du récepteur CCR5 réduit le risque d'infection
La mutation delta-32 du récepteur CCR5 a été associée à une réduction du risque d'infection par le VIH, notamment chez les personnes homozygotes exposées au virus à plusieurs reprises. De nouveaux travaux indiquent que les sujets hétérozygotes pour cette mutation ont eux aussi un risque plus faible d'infection. D'après les auteurs de cette nouvelle étude, ces résultats indiquent que pour réduire le risque d'infection par le VIH, il n'est pas forcément nécessaire de bloquer tous les récepteurs CCR5.
Le récepteur de surface CCR5 est un élément primordial pour l'entrée du virus VIH dans les lymphocytes T-helper. La mutation delta-32 de ce récepteur conduit à une perte de fonction de cette protéine. Les personnes porteuses de deux copies mutées delta-32 résistent à l'infection par le VIH malgré une forte exposition, au moins pour certaines souches virales. Par ailleurs, d'autres recherches avaient montré que les sujets hétérozygotes progressaient moins vite vers le stade SIDA que les individus porteurs de deux copies totalement fonctionnelles.
Le travail de Marmor et al. publié dans la revue Journal of AIDS vient de démontrer que ces mêmes personnes hétérozygotes avaient un risque réduit d'infection.
"Nous avons recherché cette mutation (delta-32 CCR5) dans une large cohorte de patients à haut risque mais non infectés par le VIH", explique le Dr Marmor dans un communiqué. "Nous avons trouvé que les hommes de type caucasien homosexuels ou bisexuels avec une copie de la mutation avaient un risque d'infection par le VIH réduit de 70 % comparé à ceux qui ne portaient aucune copie de la mutation".
"Nos résultats indiquent que les stratégies de prévention de l'infection par le VIH en bloquant les récepteurs [CCR5] utilisés par le virus ne nécessitent pas le blocage de tous les récepteurs", poursuit-il. "Réduire le nombre de site des récepteurs par cellule pourrait être suffisant pour fournir un degré de protection imparfait mais important".
L'étude menée par Marmor et ses collaborateurs consistait à déterminer la prévalence des homozygotes et hétérozygotes pour la mutation delta-32 CCR5 chez 2.996 personnes qui présentaient un risque élevé de contamination par le VIH mais qui étaient séronégatifs en début d'étude. L'incidence des nouveaux cas a ensuite été comparée en fonction de leur statut d'homozygote ou hétérozygote. Le suivi était de 18 mois pour les hommes.
Source : J Acquir Immune Defic Syndr. 2001 Aug 15;27(5):472-481.
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