Quelle est la qualité de l'information médicale grand public sur le web ?

L'Internet ne semble pas être encore en mesure de fournir une information médicale pertinente et facilement accessible pour le grand public. Une étude américaine souligne plusieurs points faibles : le manque d'efficacité des moteurs de recherche, l'absence de certaines informations jugées importantes et la difficulté de compréhension de certains documents. Cependant, les informations diffusées sont généralement exactes.

Un groupe de recherche mené par le Dr Berland (RAND Health, Santa Monica) a étudié l'information santé et médicale disponible sur internet. Leur travail portait sur les sites de langue anglaise ou espagnole. Les informations recherchées concernaient le cancer du sein, l'obésité, l'asthme chez l'enfant et la dépression.

Les quatorze moteurs de recherche les plus employés ont été utilisés. Les pages traitant des sujets retenus étaient nombreuses. Cependant, seulement 20 % des liens fournis sur les pages de réponse des moteurs de recherche anglais conduisaient à une information pertinente.

Par ailleurs, parmi les sujets jugés importants pour le grand public, seulement 50 % étaient abordés d'une façon relativement détaillée.

"Nos résultats suggèrent que les consommateurs qui utilisent l'Internet pourraient avoir un problème de temps pour trouver une information complète et exacte sur une question de santé", écrivent le Dr Berland et ses collaborateurs dans le Journal of American Medical Association du 23 mai.

Ces auteurs soulignent toutefois que les informations retrouvées sont généralement exactes mais parfois contradictoires, ce qui pourrait embrouiller le visiteur au lieu de l'éclairer. Enfin, un niveau d'étude secondaire était le plus souvent requis pour une compréhension efficace des informations délivrées.

Les médecins qui ont conduit cette étude rappellent que l'Internet constitue une source d'information médicale de plus en plus utilisée par le grand public aux Etats-Unis. Plus de 60 millions d'américains l'auraient employé à cet effet l'an passé.

Source : JAMA 2001;285:2612-21.