Implantation de stent : les bénéfices de l'eptifibatide à nouveau confirmés
Selon un essai publié dans le JAMA, les patients qui reçoivent de l'eptifibatide avant l'implantation d'un stent ont une meilleure évolution à 6 mois que les patients qui n'en reçoivent pas.
L'eptifibatide est un antagoniste des récepteurs Gp IIb/IIIa. Cet antiagrégant plaquettaire est notamment utilisé comme adjuvant pour les implantations de stent. L'étude ESPRIT avait montré que cette molécule diminuait le risque coronarien à 48 heures et à 30 jours. Cet essai concernait des procédures non urgentes.
De nouvelles données indiquent que le bénéfice de l'eptifibatide dans ces conditions est toujours visible à 6 mois. O'shea et al. rapportent dans le JAMA du 16 mai les résultats du suivi à 6 mois post-intervention des patients de l'étude ESPRIT.
Plus de 2.000 personnes avaient participé à cet essai multicentrique, randomisé, en double aveugle et contre placebo. Avant l'intervention, l'eptifibatide était administré en 2 bolus puis en perfusion jusqu'à l'intervention. La perfusion était ensuite poursuivie 18 à 24 heures.
Six mois après le traitement, le taux de décès ou d'infarctus du myocarde était de 7,5 % dans le groupe eptifibatide contre 11, 5 % dans le groupe placebo (Hazard ratio = 0,63 ; IC 95 % = 0,47-0,84).
Si l'on considère les décès, les infarctus du myocarde ou les nouvelles procédures de revascularisation sur le même site, ils concernaient 14,2 % des patients sous eptifibatide contre 18,3 % des patients sous placebo (HR = 0,75 ; IC 95 % = 0,60-0,93).
Enfin, la mortalité à 6 mois était de 0,8 % dans le groupe eptifibatide contre 1,4 % dans le groupe placebo, bien que cette différence ne soit pas statistiquement significative.
Les auteurs soulignent que le bénéfice est surtout visible au cours des 48 premières heures après l'intervention mais qu'il est maintenu sur une période de 6 mois. "En résumé, ces données, particulièrement quand elles sont couplées aux autres essais cliniques sur l'inhibition de Gp IIb/IIIa dans l'intervention coronarienne percutanée (ICP), suggère fortement qu'un inhibiteur du récepteur Gp IIb/IIIA devrait être considéré chez tous les patients qui bénéficient d'une ICP".
Source : JAMA 2001;285:2468-73.
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