Des cellules dérivées de moelle osseuse capables de remplacer le tissu cardiaque endommagé
Deux équipes de recherche publient ces jours-ci des résultats indiquant que des cellules dérivées de moelle osseuse sont capables de réparer une zone cardiaque endommagée suite à une ischémie. Cette approche qui permet d'améliorer la fonction cardiaque sur les modèles expérimentaux repose essentiellement sur la sélection adéquate des cellules de moelle osseuse.
Si ces techniques peuvent être transposées à l'homme, elles permettraient sans aucun doute de diminuer la morbidité et la mortalité associée à l'insuffisance cardiaque ou à l'infarctus du myocarde. En effet, elles permettraient d'induire la formation de nouveaux vaisseaux dans la zone infarcie mais aussi de remplacer les cellules endommagées.
Dans un premier article qui sera publié le 5 avril dans Nature, Orlic et al. ont isolé des cellules multipotentes dérivées de la moelle osseuse de souris en bonne santé. Parallèlement, un infarctus avait été créé chez d'autres souris en ligaturant les artères coronaires. Les auteurs ont ensuite injecté les cellules souches multipotentes directement dans la zone bordant la zone infarcie. Les cellules multipotentes ont alors migré vers la zone endommagée et se sont différenciées pour former des cardiomyocytes et des structures vasculaires.
"Nos études indiquent que des cellules de moelle osseuse injectée localement peuvent générer du tissu myocardique de novo, améliorant ainsi l'évolution de la maladie coronarienne", écrivent Orlic et al.
L'approche développée par Kocher et al et légèrement différente. Leurs travaux sont parus dans l'édition d'avril de Nature Medicine. Ces auteurs ont isolé, à partir de moelle osseuse de donneur humain, des cellules précurseurs de cellules endothéliales.
Elles ont été injectées par voie intraveineuse à des rats après un infarctus du myocarde expérimental. Les auteurs ont observé une réduction du nombre de cellules en apoptose autour de la région infarcie, une meilleure survie des zones viables et une revascularisation du tissu. Ces modifications étaient associées à une amélioration de la fonction cardiaque.
Ces résultats très encourageants indiquent que le remplacement des cellules myocardiques endommagées par des cellules "souches" n'est pas illusoire. De plus, ces méthodologies ne nécessitent pas le recours aux cellules souches embryonnaires mais font appel à la mobilisation de lignées cellulaires chez l'adulte.
Source : Nature 2001;410:701-05. Nature Med 2001;7(4):430-36.
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