Réduction de l’apport en graisse et prévention cardiovasculaire

Une réduction ou une modification de l’apport en graisse dans l’alimentation entraîne une petite mais potentiellement importante réduction du risque cardiovasculaire, mais les bénéfices sont observés uniquement pour ceux qui suivent ce régime pendant au moins 2 ans. Les résultats de cette étude sont publiés dans le Bristish Medical Journal.

La relation épidémiologique entre la consommation de graisse et les maladies cardiovasculaires est centrale dans les stratégies visant à réduire le risque dans la population et chez les individus. Les essais randomisés contrôlés publiés sur ce sujet ont montré des résultats assez variés.

Afin d’évaluer l’effet d’une réduction ou d’une modification de la consommation de matières grasses sur la morbidité cardiovasculaire, la mortalité cardiovasculaire et la mortalité globale, le Dr L. Hoper de l’Université de Manchester et ses collaborateurs ont conduit une revue systématique des travaux publiés (essais randomisés et contrôlés visant à réduire ou à modifier l’apport en graisse ou cholestérol chez des adultes en bonnes santé, et suivis pendant au moins 6 moins). Les essais connus d’experts ont également été retenus.

Il apparaît qu’à partir des 27 études retenues (30.902 personnes-années), une modification de l’apport en graisse a des effets peu importants sur la mortalité globale (rate ratio = 0,98 ; IC 95 % = 0,86-1,12).

La mortalité cardiovasculaire est quant à elle réduite de 9 % (rate ratio = 0,91 ; IC 95 % = 0,77-1,07) et les événements cardiovasculaires de 16 % (rate ratio = 0,84 ; IC 95 % = 0,72-0,99).

Toutefois, les essais dont le suivi était d’au moins 2 ans montrent que la protection cardiovasculaire est bien plus importante (rate ratio = 0,76 ; IC 95 % = 0,65-0,90).

Les auteurs concluent que malgré les preuves assez limitées, une réduction de la consommation de graisse totale ou de certains acides gras est bénéfique. Selon eux, ces résultats supportent l’idée selon laquelle l’apport en graisse joue un rôle central dans le développement des maladies cardiovasculaires.

Source : BMJ 2001 ; 322 : 757-63