Vers une nouvelle utilisation de l'héparine ?
Des chercheurs américains viennent d'élucider le mécanisme par lequel l'héparine peut inhiber le processus métastatique in vivo. Cette propriété de l'héparine est connue depuis de nombreuses mais ces données pourraient relancer son étude en cancérologie.
Les propriétés anti-métastatiques de l'héparine ont surtout été étudiées chez l'animal. Cet effet n'est pas lié à une action anticoagulante et n'a d'ailleurs pas été retrouvé avec d'autres anticoagulants comme la warfarine.
"L'idée d'utiliser des anticoagulants pour inhiber le processus métastatique n'est pas nouvelle", explique le Dr Ajit Varki qui a orchestré ces travaux. "Cependant, nos nouveaux résultats suggèrent qu'un traitement par héparine pour prévenir la formation des métastases chez l'homme doit être revisité".
Borsig et al expliquent dans un article des PNAS que l'héparine agit en inhibant l'interaction entre les plaquettes et les cellules tumorales.
Plus précisément, l'héparine peut bloquer l'interaction entre la sélectine P des plaquettes et les molécules de mucine situées à la surface des cellules tumorales. Les auteurs ont montré que l'administration transitoire d'héparine à des souris permet de réduire la colonisation tumorale.
L'action de l'héparine empêche la formation d'un manteau de plaquettes autour des cellules tumorales, les rendant ainsi plus accessibles aux monocytes.
"Cela démontre que la phase précoce de l'interaction plaquette-tumeur, cruciale pour le processus métastatique, peut être inhibée avec l'héparine", a ajouté le Dr Borsig.
Selon les auteurs, ces données devraient susciter un nouvel examen du potentiel de l'héparine dans le domaine de la cancérologie.
Source : Proc Natl Acad Sci USA 2001;98(6):3352-57. Université de Californie, San Diego.
Descripteur MESH : Héparine , Cardiologie , Hématologie , Propriété , Cellules , Plaquettes , Anticoagulants , Californie , Monocytes , Sélectine P , Warfarine