La nitrofurantoïne : un antibiotique actif contre les entérocoques résistants à la vancomycine

Une étude réalisée sur 300 isolats d'Enterococcus montre que toutes ces souches sont sensibles à la nitrofurantoïne, y compris celles résistantes à la vancomycine. Les auteurs de ce travail estiment que cet antibiotique pourrait être employé dans le traitement des infections urinaires à entérocoques vancomycine-résistant.

Les entérocoques sont des bactéries opportunistes pouvant entraîner plusieurs types d'infections : infection urinaire, cholécystite, endocardite, méningite, septicémie ou encore infection des plaies.

Plus de douze espèces d'entérocoques ont été caractérisées mais environ 90 % des infections à entérocoque chez l'homme sont dues à deux espèces : Enterococcus faecalis et Enterococcus faecium. L'émergence de souches résistantes à la vancomycine et à d'autres antibiotiques n'a pas facilité le traitement de ces infections.

Zhanel et al. ont comparé l'efficacité de huit antibiotiques sur 300 isolats d'E. faecium, E. faecalis et E. gallinarum. Cinquante isolats d'< i>E. faecium (génotype VanA et VanB) et 25 souches E. gallinarum (VanC) étaient vancomycine-résistants.

Les antibiotiques testés étaient : nitrofurantoïne, vancomycine, teicoplanine, ampicilline, gentamicine, streptomycine, ciprofloxacine et quinupristine/ dalfopristine. Les résultats ont été publiés dans Antimicrobial Agents and Chemotherapy.

Seule la nitrofurantoïne était active contre toutes les souches quelle que soit la résistance à la vancomycine. Aucune des souches n'était résistante à une concentration supérieure ou égale à 128 µg/ml (CMI, ≥ 128 µg/ml).

"Nos données in vitro sont en accord avec les études cliniques très limitées qui suggèrent que la nitrofurantoïne pourrait être efficace dans le traitement des infections urinaires à entérocoque vancomycine-résistant", concluent les auteurs.

Source : Antimicrob Agents Chemother. 2001 Jan;45(1):324-6.