La venlafaxine est un traitement efficace pour les bouffées de chaleur
La venlafaxine permet de réduire le nombre de bouffées de chaleur chez les femmes opérées d'un cancer du sein ou qui ne souhaitent pas recevoir de traitement hormonal, indique un essai paru dans le Lancet. Cependant, les bénéfices de ce traitement non-hormonal doivent être contrebalancés par les effets secondaires de cet antidépresseur.
Cette étude a fait l'objet d'une communication orale au congrès de le l'ASCO (American Society of Clinical Oncology) qui s'est déroulé au mois de mai 2000 à la Nouvelle Orléans.
Dans leur publication, le Dr Loprinzi (Mayo Clinic, Rochester) et ses collaborateurs notent que les bouffées de chaleur concernent particulièrement les femmes opérées d'un cancer du sein. "Premièrement, beaucoup de femmes traitées pour un cancer du sein lorsqu'elles sont pré-ménopausées développent une ménopause précoce en raison de la chimiothérapie. Deuxièmement, beaucoup reçoivent du tamoxifène, dont le principal effet secondaire est l'apparition de bouffées de chaleur".
Il a été montré de façon anecdotique que l'antidépresseur venlafaxine pouvait diminuer la fréquence des bouffées de chaleur. Ces auteurs ont évalué la venlafaxine chez 191 patientes opérées d'un cancer du sein ou qui ne voulaient pas prendre de traitement hormonal, en raison d'une crainte de cancer du sein.
"Les résultats obtenus font de la venlafaxine le traitement non-hormonal le plus efficace rapporté à ce jour pour diminuer les bouffées de chaleur", a déclaré le Dr Loprinzi. "Etant donné que nous avons étudié trois doses différentes, nous connaissons également maintenant quel dosage produit l'effet optimal : une dose initiale de 37,5 mg par jour, augmentée par la suite à un maximum de 75 mg par jour, est nécessaire".
Les participantes ont reçu soit un placebo soit la venlafaxine à 37,5 mg/jour, à 75 mg/jour ou à 150 mg/jour. La durée du traitement était de 4 semaines. Tous les traitements par venlafaxine ont débuté à 37,5 mg par jour puis ont été progressivement augmentés dans le bras 75 mg et 150 mg.
Le premier critère d'évaluation était l'activité moyenne des bouffées de chaleur, définie par le nombre et leur intensité.
Après 4 semaines, l'activité était réduite de 27 % dans le groupe placebo, 37 % dans le bras 37,5 mg, 61 % dans le bras 75 mg et 61 % dans le bras 150 mg.
Les effets secondaires (nausées, sécheresse de la bouche, constipation, diminution de l'appétit) étaient plus fréquents avec les dosages plus élevés.
Source : Lancet 2000;356:2056-63. Mayo Clinic.
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