Premier épisode schizophrène : Les nouveaux antipsychotiques agissent beaucoup mieux que les médicaments traditionnels
Les nouveaux antipsychotiques sont plus efficaces dans le traitement d’un premier épisode schizophrène, comparé aux médicaments conventionnels. C’est le résultat d’une étude américano-chinoise qui est présentée aujourd’hui au Congrès annuel de l’American College of Neuropsychopharmacology à San Juan (Porto-Rico).
Il faut noter que cette étude présente des différences avec celle du Dr J. Geddes et ses collaborateurs et parue dans le British Medical Journal du 01/12/00 qui montrait que les nouveaux antipsychotiques n’étaient pas plus efficaces que les médicaments traditionnels dans le traitement de la schizophrénie (Voir la dépêche sur Caducée).
Des chercheurs de l’Université de Caroline du Nord (Chapel Hill) associés à des chercheurs chinois et de Harvard ont comparé, dans une étude randomisée, en double aveugle, l’effet de la clozapine, un antipsychotique « atypique » à celui de la chlorpromazine (médicament conventionnel) chez 200 sujets adultes chinois traités pour un premier épisode schizophrénique.
Selon les auteurs, la clozapine agit plus rapidement, comparé à la chlorpromazine. De plus, il y a moins d’abandon du traitement par l’utilisation de celle-ci, comparé au traitement conventionnel. D’après le Dr J. Lieberman, qui présente aujourd’hui les résultats de cette étude à San Juan, « c’est la première fois qu’une étude compare le prototype de cette nouvelle classe d’antipsychotiques à une classe de médicaments conventionnels, sur un grand échantillon de patients ».
Les auteurs pensent qu’utiliser ces antipsychotiques « atypiques » en première intention augmentera la probabilité de recouvrer la guérison et réduira le risque d’un second épisode schizophrène si le traitement est poursuivi.
Un autre résultat intéressant de cette étude est que les patients dont les analyses sanguines ont révélé une exposition au toxoplasme ont une réponse faible au traitement par les antipsychotiques. Selon, le Dr J. Lieberman, une théorie veut qu’un agent infectieux peut entraîner une schizophrénie. Or le toxoplasme présente une affinité pour le système nerveux. Celui-ci peut rester dans un état « dormant » pendant une longue période avant de migrer vers le cerveau. Selon les auteurs, ces résultats suggèrent qu’un traitement de la schizophrénie pour les populations présentant un risque important de toxoplasmose devrait comporter en plus d’un anti-psychotique standard, un médicament spécialement dirigé contre ce parasite.
Source : University of North Carolina School of Medicine, Chapel Hill
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