Septembre Violet : comment économiser un million d'euros par jour en libérant du temps médical

Le Collège de la Médecine Générale (CMG) a lancé "Septembre Violet", une initiative nationale visant à réduire la surcharge administrative des médecins généralistes en éliminant les certificats médicaux injustifiés. Cette campagne ne vise pas seulement à améliorer la qualité des soins, mais aussi à réaliser des économies significatives pour le système de santé.

Les certificats médicaux : un fardeau coûteux et chronophage

Depuis des années, les médecins généralistes en France sont confrontés à une prolifération de demandes de certificats médicaux qui, souvent, n'ont pas de véritable utilité médicale. Ces certificats, exigés par divers organismes, vont des attestations pour activités sportives non réglementées aux absences scolaires ou même à des détails administratifs mineurs. Ce phénomène a pris une ampleur telle qu'il constitue aujourd'hui une part importante du temps de travail des médecins, sans réelle valeur ajoutée pour la santé des patients.

Un coût important pour l'Assurance Maladie

Au-delà du temps perdu, ces consultations inutiles représentent également un coût considérable pour l'Assurance Maladie. Le CMG estime qu'en supprimant ne serait-ce qu'une consultation absurde par jour, les 60 000 généralistes en France pourraient faire économiser environ 1 million d'euros par jour au système de santé. Ce chiffre illustre bien l'ampleur du gaspillage auquel il est urgent de remédier.

Une initiative pour libérer du temps médical

Les types de certificats visés

La campagne "Septembre Violet" cible trois catégories principales de certificats qui accaparent inutilement le temps des médecins :

• Les certificats illégaux : Souvent demandés par les compagnies d'assurance pour des raisons d'invalidité, de décès ou d'annulation de voyage, ces certificats nécessitent des informations médicales détaillées qui n'ont aucune base légale. Le CMG appelle à cesser ces pratiques abusives en sollicitant les compagnies d'assurance pour qu'elles modifient leurs procédures.

• Les certificats sans fondement juridique : Cette catégorie inclut les certificats exigés par des clubs sportifs non affiliés, pour les absences en cantine scolaire ou en crèche, et pour diverses autres situations qui n'ont pas de fondement légal. Ces demandes, souvent issues de règlements internes d'organisations, sont perçues comme une tentative de résoudre des situations par le recours au médecin, au détriment du temps médical consacré aux soins réels.

• Les certificats absurdes avec fondement juridique : Il s'agit de certificats qui, bien que légalement justifiés, n'ont pas de véritable utilité pratique. Par exemple, les arrêts maladie pour des durées très courtes ou les absences pour enfant malade pourraient être remplacés par des déclarations sur l'honneur des patients eux-mêmes. De plus, certaines tâches administratives, comme les prescriptions médicales de transport, pourraient être transférées à des services compétents non médicaux.

Un appel à l'action pour la profession médicale

Mobilisation des médecins généralistes

Le CMG invite tous les médecins généralistes à s'engager activement dans cette initiative. En s'unissant pour refuser les demandes de certificats médicaux injustifiés, les médecins peuvent non seulement alléger leur charge de travail, mais aussi contribuer à améliorer l'efficacité du système de santé dans son ensemble. Un site web dédié (certificats-absurdes.fr) a été créé pour fournir des outils pratiques, comme des modèles de lettres de refus, afin de faciliter cette transition.

Les bénéfices attendus

Pour les médecins, l'un des principaux bénéfices de cette initiative sera la récupération de temps médical, qui pourra être réinvesti dans des consultations plus complexes et à forte valeur ajoutée, comme le suivi des patients en EHPAD ou les consultations prolongées. En réduisant la charge administrative, il devient possible de consacrer plus de temps aux besoins réels des patients, améliorant ainsi la qualité des soins prodigués.

Pour les patients, l'initiative se traduit par une diminution des consultations inutiles, ce qui signifie moins de déplacements, une organisation quotidienne simplifiée, et un accès plus facile aux soins pour les problèmes de santé qui en valent vraiment la peine. La libération de créneaux horaires jusque-là occupés par des démarches administratives permettra également de réduire les délais d'attente pour les consultations, un avantage non négligeable dans un contexte où l'accès aux soins est une préoccupation croissante.

Impact économique pour la société

Enfin, pour la société, l'impact financier de la réduction des consultations inutiles est loin d'être négligeable. Outre l'économie d'un million d'euros par jour pour l'Assurance Maladie, la diminution du recours aux consultations d'urgence, souvent plus coûteuses, est également à prévoir. Ces économies peuvent être réinvesties dans des secteurs du système de santé où les besoins sont criants, comme la prévention ou le traitement des maladies chroniques.