Vitamine D : trois nouveaux signalements d'intoxications chez les nourrissons
L'ANSES a récemment reçu trois signalements d'intoxications chroniques de nourrissons à la vitamine D, très probablement causées par un mésusage de compléments alimentaires commercialisés par Sunday Natural. Les effets indésirables graves rapportés incitent l'ANSES à rappeler aux professionnels de santé et au grand public la nécessité d'éviter de substituer la vitamine D sous forme de médicament par un complément alimentaire, dont la dose administrée par goutte peut ne pas correspondre à celle prescrite.
Les produits en cause et les recommandations de l'ANSES
Les compléments alimentaires incriminés sont vendus en flacons avec pipette compte-goutte et contiennent entre 5 000 et 10 000 UI de vitamine D par goutte selon les formulations. L'administration de ces produits est déconseillée pour les enfants de moins de sept ans. La dose recommandée par le fabricant est de 1 000 UI par jour, alors que l'ANSES retient un apport de 400 UI/jour comme satisfaisant pour les nourrissons de moins de six mois.
Les trois cas d'alerte et leurs conséquences
Les trois cas d'alerte concernent des nourrissons qui ont reçu des doses de vitamine D largement supérieures aux recommandations, entraînant des complications telles que l'hypercalcémie, la néphrocalcinose, des troubles du rythme cardiaque et la perte de poids. Dans chaque cas, l'arrêt de la prise du complément alimentaire a permis un retour à la normale de l'état de santé des nourrissons.
L'importance de préférer les médicaments aux compléments alimentaires
Pour prévenir de nouvelles intoxications à la vitamine D, l'ANSES recommande aux professionnels de santé et aux parents de :
- Privilégier les médicaments par rapport aux compléments alimentaires
- Contrôler les doses administrées (vérifier la quantité de vitamine D par goutte)
- Ne pas multiplier la consommation de produits contenant de la vitamine D
L'ANSES rappelle aux consommateurs l'importance de signaler à un professionnel de santé tout effet indésirable survenant après la consommation d'un complément alimentaire, de respecter les conditions d'emploi fixées par le fabricant, d'éviter les prises prolongées ou répétées sans avis médical et d'être vigilant vis-à-vis des allégations de santé abusives et des achats sur Internet.
Aux professionnels de santé, l'ANSES recommande de déclarer au dispositif de nutrivigilance les cas d'effets indésirables suspectés d'être liés à la consommation de compléments alimentaires.
Crédit photo : DepositPhotos
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