L’Académie de médecine et le CNOM exhortent le gouvernement à agir contre les rendez-vous non honorés

L’Académie nationale de médecine et le Conseil national de l’Ordre des médecins expriment leur vive préoccupation face aux conséquences graves résultant des rendez-vous médicaux non honorés.

Les enquêtes récentes indiquent qu’entre 6 et 10 % des patients ne se présentent pas à leurs rendez-vous chaque semaine, ce qui représente une perte de temps de consultation de près de 2 heures hebdomadaires pour les médecins, quelle que soit leur discipline, et par extrapolation, près de 27 millions de rendez-vous non honorés par an. De plus, près de deux tiers de ces défections concernent un premier rendez-vous. Ces chiffres témoignent d’une évolution sociétale préoccupante.

Ce phénomène en constante augmentation a des répercussions sérieuses sur l’offre de soins : il perturbe gravement le travail quotidien des médecins libéraux et des consultations hospitalières, réduit la disponibilité médicale des praticiens touchés, limite l’accès aux soins pour les patients qui en ont réellement besoin et contribue à augmenter le nombre de patients qui se tournent vers les services d’urgence.

Si l’oubli d’un rendez-vous pris à l’avance ou une impossibilité de dernière minute peuvent être exceptionnellement invoqués, l’analyse de ces défections met en évidence la fréquence des rendez-vous pris en double chez plusieurs praticiens en fonction de la convenance du patient et témoigne d’une déconsidération pour l’acte médical considéré comme un bien de consommation.

Face à cette véritable menace pour la santé publique, l’Académie nationale de médecine et le Conseil national de l’Ordre des médecins exhortent les pouvoirs publics à :

• Sensibiliser et responsabiliser le public par des campagnes d’information dénonçant cette manifestation d’incivilité hautement préjudiciable à l’offre de soins,
• Amender les propositions de loi en cours de discussion sur l’accès aux soins, afin que le code de la santé publique permette de responsabiliser les patients quant aux rendez-vous non honorés.

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