#Covid19 et protection des soignants : la SF2H maintient sa recommandation en faveur du masque chirurgical vs FFP2 en dehors des gestes à risque d’aérosolisation
S’il est un sujet sur lequel la littérature scientifique est prolixe, c’est bien les modes de contamination du Coronavirus SARS-COV-2. À tel point que la Société Française d’Hygiène Hospitalière (SF2H) a tenu à mettre à jour le 22 septembre la synthèse qu’elle avait formalisée en juillet dernier et qui sert de support à ses recommandations sur la prévention de la transmission du COVID-19 dans le secteur hospitalier. Ses conclusions demeurent cependant inchangées : le port du masque chirurgical suffit dans la plupart des cas à protéger correctement les soignants qui prennent en charge des cas de COVID-19.
De son analyse de la littérature scientifique, la SF2H retient que si la transmission AIR du SARS-CoV-2 est possible, notamment dans les environnements clos et mal ventilés, la voie « gouttelette » demeure préférentielle. Elle convient cependant que la dichotomie air/gouttelette est probablement trop simpliste pour décrire la réelle complexité de la transmission des pathogènes respiratoires.
Elle note que deux courants de pensée s’opposent sur le sujet. D’une part les modélisateurs du risque infectieux aéroporté qui basent leur conclusion sur des données théoriques et pour qui le principe de précaution impose le port systématique du masque FFP2 pour prendre en charge les patients COVID-19. Les acteurs de terrain d’autre part qui fondent leur analyse du risque sur la survenue d’un événement de transmission dans une situation clinique réelle.
Et pour ceux-là, les retours d’expérience de plus en plus nombreux semblent indiquer qu’à l’exclusion des gestes à risque d’aérosolisation, le port du masque chirurgical est efficace pour protéger les soignants à condition de respecter l’ensemble des précautions de type gouttelettes.
Certaines études semblent indiquer que même en cas de geste à risque d’aérosolisation, le port du masque chirurgical est efficace pour éviter les contaminations des soignants. Ainsi une étude pointe les cas de 25 soignants qui ont subi 88 expositions au risque de contamination lors de traitements aérosols, d’intubation, de ventilation invasive et d’aspirations trachéales pratiquées sur un patient diagnostiqué COVID-19 a posteriori. Si lors de ces 88 situations à risque, 16 fois les soignants étaient protégés par un masque FFP2, dans les 72 autres cas, un masque chirurgical faisait office de rempart antiviral. Au final aucun des 25 soignants n’a été contaminé. Une autre étude sur une cohorte de 420 soignants concluait sur un constat similaire.
Au-delà de son efficacité qui serait donc comparable à celle du FFP2 dans le milieu hospitalier, la SF2H pointe également une étude qui confirme que le masque chirurgical présente pour les soignants un meilleur confort d’utilisation par rapport au FFP2. Ce qui le rend bien plus acceptable et probablement mieux utilisé.
Si la pratique médicale place les soignants à proximité immédiate de cas confirmés de COVID-19, la SF2H rappelle que comme en population générale, les soignants s’exposent à des risques de contamination en présence de sujets asymptomatiques (de 15 à 45 % des cas selon les études) ou pré-symptomatiques dans des lieux clos, peu ventilés et à forte densité humaine ou virale. C’est notamment le cas des salles de pause, des réunions ou encore des vestiaires.
Pour aider les professionnels de santé à appréhender ces risques, la SF2H mentionne une grille d’évaluation proposée par Jones et al. (2020) qui a fait le tour du web récemment.
Pour conclure, la SF2H appelle à respecter les mesures barrières en permanence dans les environnements de soins, tant auprès des patients qu’avec les collègues et également dans la vie courante.
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