#coronavirus : la colère des médecins et infirmiers qui montent au front sans protection
Si le président Macron évoque dans sa dernière allocution télévisée, une guerre sanitaire, les braves soldats que sont les médecins et les infirmiers libéraux de premier recours sont furieux de devoir monter au front sans protection. Pire encore même dans les hôpitaux et les cliniques la pénurie de moyens de protection commence à se faire sentir de façon de plus en plus pressante.
Malgré les annonces présidentielles et les propos rassurants du Premier ministre, la distribution des masques et des kits de protection tarde en effet à se concrétiser. Sur les réseaux sociaux se multiplient les témoignages de médecins et d’infirmiers qui crient leur colère face à l’impréparation du gouvernement et à l’absence de moyens de protection adaptés face à un coronavirus particulièrement contagieux.
Le combat va se terminer faute de combattants pour Jean Paul Hamon, positif au CORAVIRUS SARS-COV2
« Ce mardi, on ne voit pas le bout de la queue d’un masque ! Au cabinet, on n’en a quasiment plus. Et on est deux médecins contaminés sur cinq, je suis positif depuis lundi. Et l’une des deux remplaçantes est en train de se faire tester. Le combat va se terminer faute de combattants. » confie Jean Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France à 20minutes.fr
« On manque de tout. On n’a pas de masques. On veut quoi ! que les médecins contaminent les patients ? » s’indigne J Marty, président de l’UFML-S
"On a quinze jours de retard, et on ne les rattrapera pas"
— BFMTV (@BFMTV) March 16, 2020
Le coup de gueule du médecin généraliste Jérôme Marty contre le manque de moyens ⤵ pic.twitter.com/in6ln87hDh
Le président de l’union des médecins libéraux d’Île-de-France ne sait toujours pas comment va se faire la distribution des moyens de protection.
Système D et gestion logistique en temps de guerre
« J’ai réussi à avoir des masques chez un carrossier, puisqu’on n’arrive plus à en avoir en ville en pharmacie ou chez les grossistes », explique le Dr Emmanuel Sarrazin pour Francetv. Il a décidé de porter plainte contre l’état.
« Je n’ai ni masque ni gel, rien. Et surtout aucune information. J’ai appris par les médias qu’il ne fallait pas prescrire d’ibuprofène, c’est vous dire ! », s’insurge Jean-Paul Termine, médecin généraliste pour la dépêche.fr.
Sans compter qu’en plus de leur travail de soignant, les médecins et infirmiers de premier recours doivent régulièrement faire le tour des pharmacies pour trouver gants, masques, SHA, surblouses, lunettes de protection. « C’est très stressant de travailler ainsi ».
Monter au front la peur au ventre, sous anxiolytique, avec un sac poubelle en guise de surblouse
Sabrina Ali Benali, médecin urgentiste à domicile, confie sur son compte tweeter sa peur et ses angoisses bien légitimes.
Je pars en garde pour la nuit en urgences à dom. On va voir des suspects #COVIDー19
— Sabrina AliBenali (@DrSabrinaaurora) March 15, 2020
Il me reste 3 masques FFP2 et 2 masques patients. Pas de sur-blouses. J’ai peur de contaminer les patients fragiles, les personnes âgées. J’ai envie de pleurer... anxiolytique pris .
« J’ai passé la nuit dernière 1 h 45 à examiner puis attendre le transport en urgence de deux patients revenus positifs au Covid-19 ce jour, sans protection, sans surblouse ni charlotte ni rien d’autre qu’un masque périmé récupéré. Je suis probablement contaminée, je porte donc des sacs poubelles que je troue à la tête at aux bras pour m’en faire une surblouse et ne pas risquer de contaminer d’autres patients notamment fragiles. J’espère que les équipements vont vite arriver ! »
Une guerre sanitaire bien mal engagée à l’hôpital également
Appelé ce matin par un confrère spécialiste dans un CHU « on nous demande de porter des masques périmés et dans un état impropre à l’usage » qui s’est opposé à cela ce qui a été « mal vécu » par sa hiérarchie. #COVID19 #FFP2 . Ne désire pas être exposé....
— DrMartyUFML-S (@Drmartyufml) March 11, 2020
Même colère du côté de Patrick Gasse, président d’avenir Spe qui n’a pas été rassuré par les propos d’Emmanuel Macron. Il témoigne que dans sa clinique, on lui a donné la consigne de garder son masque FFP2 pendant un minimum de 10 heures alors qu’on sait qu’il périme au bout de 4 heures d’utilisation.
Idem à l’hôpital Lariboisière de Paris, où Maxime Gautier, urgentiste, témoigne d’un manque d’espace, de personnel, de lits, mais aussi de masques.
Sur linkedin, le directeur d’une clinique sollicite son réseau pour l’aider à trouver des masques et des moyens de protections pour son personnel.
Martin Hirsh annonce qu’une centaine de soignants de l’APHP ont été contaminés.
A grenoble, la direction a communiqué à son personnel un patron de couture pour faire des masques, « au cas où ».
@LeDL_Grenoble plus de masques au chu pic.twitter.com/Ku2hLIALGO
— Jean-Yves RAGIL (@jyragil) March 14, 2020
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