Crise des Urgences : vers un durcissement du conflit
En dépit du déblocage de 70 millions d’euros par le gouvernement pour endiguer la crise des urgences, les signaux émis par les corps intermédiaires semblent indiquer qu’on se dirige vers un durcissement du conflit. Si les syndicats appellent à la mobilisation le 2 juillet prochain et à l’intensification de la grève, la Fédération Hospitalière de France suggère de son côté au gouvernement de revoir en profondeur sa copie pour prendre en compte tous les paramètres de l’équation.
Les syndicats se mobilisent
Le 19 juin, l’intersyndicale CGT-FO-SUD a appelé les personnels des établissements de santé à une journée de « mobilisation » le 2 juillet prochain ainsi qu’à une « intensification » de la grève dans les services d’Urgences hospitalières. Pour les syndicats il s’agit avant tout d’ « élever le rapport de force » dans un contexte de « multiplication des conflits » aux urgences, mais aussi en psychiatrie ou dans les maisons de retraite. Pour « déverrouiller les cordons de la bourse », ils appellent à manifester devant le ministère des Finances à Paris, où se tiendra le rendez-vous salarial annuel de la fonction publique. Le collectif Inter-Urgences, qui revendique 131 services en grève dans toute la France, a d’ores et déjà décidé de répondre favorablement à cet appel.
Les revendications restent inchangées
Les syndicats maintiennent leurs revendications depuis leur précédent appel à la grève du 11 juin :
- Attributions de financements supplémentaires ,
- arrêts de fermetures de services et de lits
- Augmentation des salaires
- abandon des projets de loi » sur la santé et la fonction publique
- zéro patient sur les brancards
Pour eux le déblocage des 70 millions d’euros promis par Agnès Buzyn ne répond pas aux attentes des professionnels. Et sur ce point, la Fédération Hospitalière de France (FHF), semble sur la même longueur d’onde que les syndicats.
Ne pas circonscrire le sujet aux services d'urgences
Dans un communiqué publié ce jour, la FHF fait le constat amer des carences du système de santé
« Les brancards dans les couloirs, ce n'est pas un défaut d'organisation dont seraient responsables médecins et directions hospitalières, qui ont peu de leviers pour réguler l'afflux de patients.
Les brancards dans les couloirs, c'est la conséquence à la fois de l'absence de permanence des soins ambulatoires, et des fermetures de lits imposées par les ARS, sur la base des algorithmes technocratiques élaborés […] pour des raisons exclusives d'économies budgétaires, et sans considération des pics d'activité dorénavant quasi permanents. »
La FHF appelle la ministre de la Santé à prendre en compte tous les paramètres de l’équation et à revoir sa prescription pour remédier à la crise.
1- La médecine de ville doit redevenir un élément essentiel de la prise en charge des soins de premier recours,sur tous les territoires, en journée, la nuit et le week-end.
La FHF appelle à restaurer une vraie Permanence Des Soins Ambulatoires (PDSA), à multiplier les maisons médicales de garde, et à intégrer dans le cahier des charges des futures Communautés Professionnelles de Territoire de Santé (CPTS) l'organisation de la permanence des soins et l'articulation avec les urgences hospitalières, appelées à prendre en charge les patients les plus lourds.
2- La FHF dit« stop » aux fermetures de lits imposées pour des seules considérations économiques
La réouverture de lits de médecine polyvalente et de lits de médecine dans les hôpitaux de proximité doit être mise à l'ordre du jour.
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