Suicide d'un interne à Lyon, la communauté médicale en émoi

Suicide d’un interne à Lyon, la communauté médicale en émoi Le 2 mai dernier, une interne en médecine qui faisait son stage dans le service de gastro-hépato-entérologie des hôpitaux de Lyon-Sud s’est suicidée. Depuis des années, l’Intersyndicale Nationale des Internes (ISNI) dénonce la souffrance de ces étudiants, qui travaillent jusqu’à 80 heures par semaine.

Dans un communiqué, l’ISNI rappelle que les internes restent une population fragile avec un risque de dépression supérieur à la moyenne. En 2017, 25 % des internes avouaient avoir eu des idées suicidaires.


Si l’ISNI dénonce des conditions de travail précaire et une charge de travail importante liée au manque de personnel, elle déplore surtout l’absence d’évaluation psychologique et le caractère facultatif de la visite auprès de la médecine du travail.

L’ISNI, le SAIHL et la conférence des doyens appellent à un contrôle accru des risques psychosociaux chez les internes afin de faire de la détection précoce et de permettre de prévenir de ces situations insoutenables.

Des cadences infernales, un épuisement physique et psychique

La durée de travail hebdomadaire des internes est particulièrement longue, en moyenne 60 heures par semaine et jusqu’à 80 heures comme cela semblait être le cas de cette interne d’origine parisienne qui travaillait tôt le matin et tard le soir dans un service réputé difficile. Ces cadences infernales sont la source d’un épuisement physique et psychique qui peut conduire les plus fragiles à des gestes désespérés.

Les syndicats mettent la pression sur les autorités sanitaires pour que la limite de 48 heures de travail hebdomadaire fixée par une directive européenne soit respectée. Ce qui est loin d’être encore le cas dans bon nombre de services.

« Les déserts médicaux ne concernent pas que les campagnes. Ils sont aussi dans les services hospitaliers, car l’hôpital, du fait du paiement à l’activité, doit aujourd’hui être rentable. Là où ils auraient dû être cinq dans le service, ils n’étaient que trois », explique Antoine Reydellet, président de l’ISNI au site leprogres.fr

 

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