Evolution du patient après l'implantation d'un stent coronarien : pas de différence entre les hommes et les femmes
L'implantation d'endoprothèses coronaires donne les mêmes résultats à un an chez les hommes et les femmes, indique une étude allemande publiée dans le dernier numéro du JAMA. Cependant, quelques différences entre les sexes ont été notées dans l'évolution immédiate du patient après l'intervention.
Le Dr Kastrati (Deutsches Herzzentrum, Munich) et ses collaborateurs ont analysé les données de 1.001 femmes et 3.263 hommes souffrant de maladie coronarienne et qui avaient bénéficié de l'implantation de stents coronariens entre mai 1992 et décembre 1998. Les patients qui bénéficiaient de cette procédure à la phase aiguë d'un infarctus du myocarde étaient exclus de l'étude.
Leur objectif était d'évaluer s'il existait des différences entre les sexes dans la survenue d'événements cardiovasculaires majeurs après l'implantation. Deux paramètres ont été retenus dans l'évaluation à 30 jours et à un an : le taux de décès et le taux d'IDM non fatal.
Les caractéristiques de la série féminine différaient de la série masculine. Celles-ci étaient en effet plus âgées (69 ans vs 63 ans) et souffraient plus fréquemment de diabète, d'hypertension artérielle et d'hypercholestérolémie. De plus, la maladie coronarienne était moins étendue chez les femmes, dont la fonction ventriculaire gauche était souvent meilleure que chez les hommes, précisent les auteurs.
Le risque de décès ou d'IDM était plus élevé chez les femmes, mais seulement dans les 30 jours qui suivaient l'implantation du stent (3,1 % des femmes et 1,8 % des hommes), ce qui équivaut à un risque ajusté multiplié par 2,02 (1,27-3,19) pour les sujets féminins.
Cette différence s'estompe à un an. La fréquence combinée des événements retenus était de 6,0 % chez les femmes et 5,8 % chez les hommes, différence non-significative.
Néanmoins, les facteurs pronostiques de décès et d'IDM différaient. Le principal facteur identifié était l'âge chez les hommes et le diabète chez les femmes.
Les implantations d'endoprothèses coronaires semblent donner des résultats identiques à un an chez les hommes et les femmes avec une maladie coronarienne. Néanmoins, des différences notables apparaissent durant le premier mois qui suit l'intervention, concluent les auteurs.
Dans un éditorial du journal, le Dr M. Lincoff (Cleveland Clinic Foundation) souligne que la resténose est un problème important dans l'utilisation des endoprothèses et qu'elle limite les bénéfices à long terme de la revascularisation coronaire percutanée. Il ajoute également qu'à ce jour, "aucun n'essai n'a montré que les endoprothèses diminuaient le risque de décès ou d'infarctus du myocarde".
Source : JAMA 2000;284:1799-1805,1839-1841
Descripteur MESH : Hommes , Femmes , Endoprothèses , Maladie , Maladie coronarienne , Risque , Diabète , Hypertension artérielle , Infarctus , Infarctus du myocarde , Myocarde , Éditorial , Fonction ventriculaire , Fonction ventriculaire gauche , Hypercholestérolémie , Patients