Repérage du risque de cancer du sein chez les femmes de 25 ans
A la suite de la récente concertation citoyenne[1], un plan d’action pour la rénovation du dépistage organisé du cancer du sein a été publié[2]. Il propose d’offrir aux femmes âgées de 25 ans une « consultation dédiée à la prévention et au dépistage du cancer du sein », prise en charge à 100% par l’Assurance maladie.[2]
Ces femmes seraient invitées à consulter leur médecin généraliste (ou gynécologue) afin qu’il puisse :
- identifier des antécédents familiaux de cancer du sein,
- les informer sur la modalité de dépistage la plus adaptée à leur risque,
- les sensibiliser à signaler tout nouvel antécédent familial de cancer du sein.
Cette consultation dédiée au repérage populationnel du risque de cancer du sein à 25 ans n’a pas d’équivalent dans le monde et son intérêt n’a pas été évalué. Elle se heurte à plusieurs limites :
- elle est très précoce pour une population de cette tranche d’âge qui consulte rarement et dans laquelle les risques liés à la santé sont majoritairement autres,
- une information précoce délivrée aux femmes sur leur risque n’a pas démontré son intérêt.
Les risques liés à cette démarche n’ont pas été quantifiés alors que, dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein, les faux-positifs et le sur-diagnostic ont des conséquences délétères sur la santé physique (gestes invasifs et traitements) et psychique (anxiété, inquiétudes inutiles)[4,5],
- il n’y a pas suffisamment de données sur les bénéfices et les risques d’un dépistage du cancer du sein à cet âge pour éclairer une décision partagée [3-5],
- le bénéfice immédiat de cette consultation sera probablement ténu car l’incidence du cancer du sein entre 25 et 29 ans est très faible [6].
Les données épidémiologiques dans cette tranche d’âge incitent à s’attacher :
• aux comportements à risque (consommation de tabac, d’alcool ou de produits illicites, alimentation, sédentarité, sexualité, etc.),
• au dépistage du cancer du col utérin [7],
• au statut vaccinal (rappel du dTcaP à 25 ans).
Enfin, le conseil scientifique du CNGE rappelle qu’en termes de prévention, la démarche doit être globale, centrée sur la personne et partagée avec le patient acteur de sa santé [8].
Conseil scientifique du CNGE
https://www.cnge.fr/
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