Des précisions sur les facteurs prédictifs de l’évolution des sténoses aortiques asymptomatiques sévères
Chez les patients asymptomatiques présentant une sténose aortique, il semble qu’il soit relativement sûr de retarder la chirurgie jusqu’au développement de symptômes, indique une étude autrichienne publiée dans le New England Journal of Medicine.
Cependant, les auteurs font remarquer que l’évolution varie considérablement. La présence de calcifications valvulaires modérées à sévères, parallèlement à une augmentation rapide de la vélocité du flux aortique, permet d’identifier les patients présentant un pronostic médiocre.
Un remplacement valvulaire précoce devrait être envisagé chez ces patients plutôt que de retarder l’acte chirurgical jusqu’à l’apparition des symptômes, indiquent le Dr Raphael Rosenhek et ses collègues de l’Université de Vienne.
Menée par des cardiologues de l’hôpital général de Vienne, cette étude a consisté à identifier 128 patients consécutifs présentant une sténose asymptomatique et sévère. Les patients ont été suivis prospectivement jusqu’en 1998.
Des informations sur le suivi ont été disponibles chez 126 patients pendant une moyenne de 22 +/- 18 mois.
La survie sans événement, avec comme critère d’évaluation le décès ou le remplacement valvulaire en raison du développement de symptômes, a été de 67 +/- 5 % à 1 an, de 56 +/- 5 % à 2 ans et de 33 +/- 5 % à 4 ans.
5 décès sur les 6 secondaires à la cardiopathie ont été précédés par l’apparition de symptômes.
Suivant les analyses multivariées, seulement l’extension des calcifications représentait un facteur prédictif indépendant d’évolution, alors que l’âge, le sexe et la présence ou l’absence de maladie coronaire, d’HTA, de diabète et d’hypercholestérolémie ne l’étaient pas.
« La survie sans événement chez les patients ne présentant aucune calcification ou de légères calcifications était de 92 +/- 5 % à 1 an, 84 +/- 8 % à 2 ans et de 75 +/- 9 % à 4 ans, comparés respectivement à 60 +/- 6 %, 47 +/- 6 % et 20 +/- 5 % pour les patients présentant des calcifications modérées à sévères », soulignent les auteurs.
Le taux de progression des sténoses, reflété par la vélocité du flux aortique, était significativement plus élevé chez les patients ayant présenté des événements cardiaques et le taux de progression des sténoses fournissait des renseignements utiles sur le plan du pronostic.
« Chez les patients présentant des valves modérément à sévèrement calcifiées, et dont la vélocité du flux aortique avait augmenté de à 3 m/s ou plus en 1 an, 79 % avaient subi une chirurgie ou étaient décédés au cours des 2 ans suivant l’observation de cette augmentation », concluent les auteurs.
Source : NEJM, 2000 ; 343 : 611-7.
Descripteur MESH : Patients , Sténose aortique , Pronostic , Survie , Diabète , Maladie , Sexe