Parkinson : la plupart des malades présenteraient une altération du système nerveux sympathique

Des médecins et chercheurs du NIH viennent de montrer que la majorité des sujets atteints de la maladie de Parkinson ont également une dénervation sympathique cardiaque. Cette dénervation ne semble pas liée à la durée de la maladie, à sa sévérité ou à la prise de L-dopa. Leurs travaux ont fait l'objet d'une publication dans le dernier numéro d'Annals of Internal Medicine.

Ces résultats suggèrent que la maladie de Parkinson est une affection qui n'affecte pas seulement le SNC, mais également le système nerveux sympathique, du moins au niveau du cœur.

Goldstein et al ont examiné 29 patients atteints de la maladie de Parkinson dont 9 présentaient hypotension orthostatique. Cette complication est fréquente chez ces patients. Certains auteurs ont suggéré qu'un traitement par L-dopa en était la cause mais de récentes études tendaient à montrer qu'elle résultait d'un défaut des réflexes cardiovasculaires, du à une insuffisance en noradrénaline dans le cœur et les vaisseaux.

En utilisant la tomographie à émission de positons, les auteurs ont montré que 20 patients (dont les 9 avec une hypotension orthostatique) atteints de la maladie de Parkinson présentaient un défaut d'innervation cardiaque sympathique, à relier à un déficit en noradrénaline. Cette dénervation était indépendante de la durée de la maladie, de sa sévérité ou de la prise de L-dopa, notent les chercheurs.

Les auteurs ont également examiné des patients avec une atrophie systémique multiple, qui peut être difficile à distinguer de la maladie de Parkinson. Les sujets atteints d'atrophie systémique multiple ne présentaient pas de perte des innervations sympathiques cardiaques terminales. Cette différence pourrait faciliter la distinction entre cette affection et la maladie de Parkinson.

Ann Intern Med. 2000;133:338-347