Vache folle : et voilà maintenant la forme animale sub-clinique de l'encéphalopathie spongiforme bovine

Une étude de chercheurs britanniques, publiée dans le dernier numéro de la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences, indique que la maladie de la vache folle, qui affecte les bovins, pourrait se propager également aux cochons, aux moutons et aux volailles. Cette information faisait mardi la ”une” de la presse britannique, en particulier des tabloïds qui s’interrogeaient fiévreusement sur les risques d’introduction possible de produits contaminés par le prion dans la chaîne alimentaire.

Jusqu’à présent, on considérait que les différentes barrières d’espèces étaient difficiles à vaincre pour l’agent de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB).

Le ministère britannique de la Santé n’a eu de cesse mardi de minimiser les craintes soulevées par cette nouvelle étude qui montre que la nouvelle variante de de la maladie de Creutzfeldt-Jacob pourrait se transmettre de façon "invisible", par des personnes ou des animaux ne présentant donc aucun symptôme.

Les mesures de santé publique en vigueur en Grande-Bretagne "ont été introduites en partant du principe que l'infection pouvait être présente chez les animaux et les gens en l'absence de signes cliniques", indiquait mardi le ministère.

Ces nouveaux éléments ne devraient pas manquer d’être discutés par les experts du comité consultatif sur l'encéphalopathie spongiforme bovine (SEAC) lors de sa prochaine réunion prévue le 29 septembre. Le ministère indique que ce comité pourrait décider d’un possible renforcement des mesures de sécurité existantes.

L’équipe du Pr John Collinge du Medical Research Council Prion Unit (St Mary's Hospital, Londres) a injecté dans le cerveau de souris des échantillons contaminés de hamsters. Les chercheurs ont remarqué que ces rongeurs étaient bel et bien infectés mais qu’ils ne présentaient pourtant aucun des symptômes caractéristiques d’une infection intracérébrale à prion (en fait ici, l’agent de la scrapie, pas de l’ESB).

Néanmoins, l’injection de tissu cérébral de ces mêmes souris infectées a été mortelle pour d’autres rongeurs.

Ces expériences tendent donc à montrer que la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jacob pourrait, théoriquement, être transmise d'une espèce à l'autre plus facilement que ne le pensaient jusqu’à présent les scientifiques. Elles devraient conduire à d’autres recherches dans ce domaine complexe qu’est le franchissement par le prion de la désormais fameuse barrière d’espèce.

Apparue en 1996, la nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jacob a déjà causé la mort de 79 personnes au Royaume-Uni.

Source : BBC1.