Inhibiteurs calciques à libération prolongée et complications cardiovasculaires

Une méta-analyse présentée lors du Congrès de l'European Society of Cardiology à Amsterdam indique que les inhibiteurs calciques à libération prolongée présentent plus de risques de complications cardiovasculaires que d'autres hypertenseurs moins coûteux.

Cette méta-analyse portant sur neuf essais cliniques randomisés (plus de 27.000 patients, environ 120.000 patients-années de traitement) a été conduite par des chercheurs et médecins de la Wake Forest University School of Medicine (Winston Salem), de l'Albert Einstein College of Medicine (New York) et de l'Université du Washington (Seattle). Ces essais comparaient les inhibiteurs calciques à libération prolongée à d'autres antihypertenseurs (diurétiques, β-bloquants et inhibiteurs de l'enzyme de conversion) en traitement initial.

Le contrôle de la tension artérielle était comparable dans le groupe "inhibiteurs calciques" et dans le groupe "autre antihypertenseur".

Le Dr Marco Pahor (Wake Forest University) a déclaré que "les résultats des différents essais sont remarquablement en accord". "Chez les patients traités avec des antagonistes des canaux calciques lents, le risque d'IDM était supérieur de 27 %, le risque d'insuffisance cardiaque supérieur de 36 % et le risque d'accident cardiovasculaire majeur supérieur de 11 %. Il n'y avait pas de différence en terme d'AVC ou de mortalité totale; et il n'y pas de différence prouvée entre les différents antagonistes calciques testés".

Selon le Dr Curt Furberg (Wake Forest University, co-auteur de cette étude), ces conclusions s'ajoutent au nombre croissants de résultats qui indiquent que les antihypertenseurs , bien qu'ayant des effets similaires sur le contrôle de la tension artérielle, peuvent varier dans leur capacité à prévenir les IDM et les insuffisances cardiaques.

Celui-ci ajoute que "le suremploi de ces inhibiteurs calciques moins efficaces – qui peuvent coûter 10 à 15 fois plus que les diurétiques – est un problème clinique majeur qui peut être évité et qui requière une attention immédiate".

Les auteurs de cette étude ajoutent que seuls de larges essais randomisés avec un suivi à long terme permettront d'évaluer définitivement les bénéfices des médicaments utilisés pour prévenir les complications de l'hypertension.

Source : Communiqué de presse : Wake Forest University Medical Center