Phase aiguë de l'infarctus du myocarde : l'endoprothèse coronaire associée à l'abciximab donne de meilleurs résultats que la thrombolyse

Une étude publiée dans le New England Journal of Medicine a comparé l'efficacité de deux stratégies de reperfusion à la phase aiguë de l'infarctus du myocarde : la thrombolyse avec un activateur du plasminogène (alteplase) et l'endoprothèse coronaire couplée à un blocage des récepteurs GPIIb/IIIa. L'endoprothèse coronaire couplée à l'abciximab permet une meilleure récupération myocardique et une évolution clinique plus favorable.

Cette étude a été dirigée par le Dr Schomig (Deutsches Herzzentrum, Munich). Cent-quarante (140) patients ont participé à cet essai randomisé. A la phase aiguë de l'IDM, 71 ont bénéficié d'une endoprothèse coronaire et d'abcimixab, et 69 ont reçu de l'alteplase en IV. L'abciximab (Reopro®) est un anticorps murin humanisé qui inhibe l'aggrégation plaquettaire en bloquant les récepteurs de la "platelet glycoprotein" IIb/IIIa.

Le critère principal d'évaluation était le degré de récupération myocardique (pourcentage du ventricule gauche (VG) récupéré, divisé par le pourcentage du ventricule gauche initialement endommagé). Le second critère était le décès du patient, les récidives d'infarctus et les AVC dans les 6 mois après la randomisation.

Après traitement, la taille de l'infarctus était inférieure dans le groupe endoprothèse + abciximab : valeur médiane = 14,3 % du VG, contre 19,4 % du VG dans le groupe alteplase.

Le Dr Schomig et ses collaborateurs soulignent que cette différence est due à un meilleur index de récupération dans le groupe endoprothèse + abciximab. L'index de récupération était de 0,57 dans ce groupe contre 0,26 dans le groupe alteplase.

De même, l'incidence des décès, récidives d'infarctus ou d'AVC était inférieure dans le groupe endoprothèse + abciximab (8,5 % contre 23,2 %, soit un risque relatif égal à 0,34).

Source : NEJM 2000;343:385-391