Une étude rétrospective sur les complications obstétricales graves nécessitant une hospitalisation des femmes en réanimation
La morbidité maternelle grave pourrait être un indicateur de la qualité des soins en obstétrique, complétant l’étude de la mortalité maternelle, indiquent des anesthésistes-réanimateurs et des gynécologues-obstétriciens français dans les Annales françaises d’anesthésie et de réanimation. Selon eux, ceci implique la réalisation d’études complémentaires. La gravité potentielle des complications de la grossesse et de l’accouchement nécessite une meilleure prise en charge initiale de ces patientes.
Le Dr P. Koeberlé et ses collègues ont mené une enquête sur les causes d’admission et le devenir de l’ensemble des parturientes hospitalisées en réanimation dans le CHU de Besançon entre 1986 et 1996. Les objectifs de leur étude était en effet d’évaluer la morbidité maternelle grave en per- et post-partum, ayant conduit à une hospitalisation en réanimation médicale et chirurgicale.
Les critères d’inclusion découlent de la définition de la morbidité maternelle grave retenue par l’INSERM : toute admission dans un service de réanimation ou de soins intensifs des femmes enceintes ou dans les 42 jours du post-partum, grossesse extra-utérine, fausse-couche spontanée, interruption volontaire ou médicale de grossesse étant incluses.
Les dossiers de 46 patientes répondant à cette définition, hospitalisées dans les services de réanimation médicale et chirurgicale du CHU ont été étudiés.
Le taux de transfert par rapport aux naissances vivantes a été de 0,17 %.
Les motifs d’hospitalisation en réanimation ont été : toxémie gravidique, syndromes hémorragiques, manifestations infectieuses, thromboses et embolies, troubles neurologiques, causes cardiorespiratoires, autres causes obstétricales (vomissements gravidiques, hyperstimulation ovarienne), complications fortuites.
Les principales thérapeutiques mises en œuvre pendant le séjour en réanimation ont été par ordre de fréquence : transfusion sanguine, recours aux amines vasopressives.
« L’analyse des causes montre la gravité des pathologies prises en charge chez des patientes jeunes et en bonne santé initialement, une admission avec des IGS bas et une mortalité observée inférieure à la mortalité prédite, la courte durée d’hospitalisation et de ventilation artificielle, le grand nombre de transfert en réanimation évitable et l’absence d’hospitalisation en réanimation due à l’anesthésie », déclarent les auteurs.
Source : Annales françaises d’anesthésie et de réanimation, 2000, 19 : 445-51.
Descripteur MESH : Réanimation , Femmes , Hospitalisation , Grossesse , Morbidité , Mortalité , Soins , Complications de la grossesse , Obstétrique , Mortalité maternelle , Transfert , Objectifs , Femmes enceintes , Santé , Amines , Soins intensifs , Toxémie , Transfusion sanguine , Ventilation , Ventilation artificielle