Des bactériologistes rapportent un cas d’infection humaine à Rickettsia helvetica en Alsace
Un cas documenté par la sérologie d’infection humaine à Rickettsia helvetica vient d’être rapporté aux CDC d’Atlanta par des chercheurs et cliniciens de l’hôpital de Hautepierre et de Faculté de Médecine de Strasbourg, en collaboration avec des bactériologistes marseillais.
Pierre-Edouard Fournier et ses collègues indiquent avoir identifié en août 1997 une séroconversion pour Rickettsia helvetica chez un homme de 37 ans résidant dans l’est de la France, 4 semaines après qu’il est développé une maladie fébrile.
Les résultats d’une récente étude de séroprévalence menée en Alsace auprès de 379 travailleurs forestiers travaillant dans la région de résidence du patient indique un taux de 9,2 pour R. helvetica.
Ce micro-organisme peut poser une menace pour les populations exposées à la piqûre de tiques de genre Ixodes ricinus .
Le cas décrit concerne un homme hospitalisé à Strasbourg pour fièvre, fatigue, myalgies et céphalées d’étiologie inconnue.
La fièvre (38.1°C) avait débuté 8 jours après une promenade en forêt au cours de laquelle il n’avait pas été mordu par une tique. Cela dit, notent les auteurs, “des larves ou des nymphes ne sont souvent pas détectées par les patients”.
Il se présentait pas de rash, de lymphadénopathie ou de point visible d’inoculation. Les hémocultures étaient négatives, de même que les examens hépatiques. La CRP était à 48 mg/, la VS à 34 mm à la 1ère heure.
Le patient n’a pas reçu un traitement antibiotique et a récupéré spontanément en 2 semaines.
Le diagnostic a été porté après recherche d’anticorps sériques spécifiques réalisés à l’Unité des Rickettsies (CNRS, Université de la Méditerranée). Les taux d’anticorps dirigés contre B. burgdorferi, Francisella tularensis, E. phagocytophila, le VHA, le VHB et le VHC étaient normaux.
“Nos données confortent l’idée selon laquelle cette rickettsie trouvée chez des tiques I. ricinus qui mordent les humains et sont largement distribuées dans les zones forestières d’Europe Centrale semble être fréquente et que le diagnostic de morsure par des tiques I. ricinus devrait être évoqué en cas d’infection transmise par des tiques en Europe”.
Cette annonce d’un possible pathogène émergeant, transmis par une tique fréquente en Europe, intervient alors que les chefs d'Etat et de gouvernement du G8 se sont entendus dimanche au sommet d'Okinawa (sud du Japon) pour organiser une conférence internationale dans le but de prévenir l’émergence et la survenue de maladies infectieuses et parasitaires dans le monde.
"Les maladies infectieuses et parasitaires ainsi que les maladies infantiles et infections courantes risquent de ruiner des décennies de développement et d'ôter à toute une génération l'espoir d'un avenir meilleur", peut-on lire dans un communiqué rendu public par le G8.
Ce sommet a notamment préconisé des actions “durables” et une coopération internationale “cohérente” pour mobiliser toutes les ressources possibles afin de “briser l'engrenage de la maladie et de la pauvreté”.
Romano Prodi, président de la Commission européenne a annoncé, en marge du G8, l’adoption prochaine par l'Union européenne d'un programme d'action “substantiel” pour la prévention des maladies infectieuses et parasitaires.
Source : CDC et Sommet du G8.
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