Des effets du cycle menstruel chez les femmes avec une angine de poitrine

Chez les femmes suivies pour une maladie coronarienne, la sévérité des symptômes semble être liée au cycle menstruel. Une étude qui doit paraître dans le journal Heart montre en effet que l'ischémie du myocarde est plus facilement inductible lorsque la concentration en oestrogène est basse. Cet élément pourrait être important pour la détermination et l'évaluation de traitements chez ces sujets.

Ce résultat est issu d'une étude réalisée par une équipe de médecins du St Thomas' Hospital de Londres et dirigée par le Dr G. Llyod. Neuf femmes pré-ménopausées et âgées de 39 ans en moyenne ont participé à cette étude. Toutes étaient atteintes de maladie coronarienne et présentaient une angine de poitrine symptomatique.

L'ischémie du myocarde a été évaluée par l'apparition de symptômes douloureux durant un exercice physique modéré. Ce test a été pratiqué 1 fois par semaine durant 4 semaines consécutives. La position dans le cycle menstruel a été déterminée par dosage hormonal.

Le début de la phase folliculaire, où les concentrations en oestradiol et progestérone sont basses, était associé aux plus mauvaises performances physiques avec l'apparition de l'ischémie du myocarde en moyenne 290 secondes après le début de l'exercice.

Par comparaison, les meilleures "performances" étaient obtenues vers le milieu du cycle, où les concentrations en œstrogène sont les plus élevées. Le délai d'apparition des symptômes était dans ce cas 418 secondes en moyenne.

Les auteurs notent que les variations de la concentration en progestérone n'ont pas modifié les performances physiques.

Selon les auteurs, les hormones sexuelles agiraient comme des vasodilatateurs. Elle pourrait également moduler la perception de la douleur. Des recherches antérieures avaient déjà montré que la sévérité des migraines ou de l'asthme pouvait être modulée selon la position dans le cycle menstruel.

Source : Communiqué de presse de la British Medical Association. Heart 2000;84:189-92