Bière et poids, la fin d’un mythe
Une nouvelle étude révèle qu’une consommation régulière et modérée de bière au cours des repas ne fait pas grossir, malgré un apport calorique quotidien supplémentaire
Entretiens de Bichat, Paris, le 16 septembre 2003
Une nouvelle étude révèle qu’une consommation régulière et modérée de bière au cours des repas ne fait pas grossir, malgré un apport calorique quotidien supplémentaire
Le Centre d’Information Scientifique sur la Bière présente ce matin, à l’occasion d’une conférence scientifique aux Entretiens de Bichat, les derniers résultats de la recherche sur les effets d’une consommation modérée et régulière de bière sur le poids. Il apparaît qu’une consommation modérée et régulière de bière au cours du repas ne fait pas grossir.
La consommation modérée et régulière n’entraîne pas de prise de poids
Une étude réalisée dans la région de Grenoble avait pour objectif principal d'observer si la consommation modérée de bière au cours des deux principaux repas, dans le cadre d’une alimentation libre, modifie le poids et la répartition spontanée des nutriments chez des femmes jeunes et en bonne santé.
Il s'agissait d’une étude randomisée sur 24 femmes volontaire âgées de 18 à 40 ans, n’ayant pas d’attitude à risque vis-à-vis de l’alcool et ne présentant pas de troubles du comportement alimentaire. Sur une période de 6 semaines, les sujets ont été répartis en deux groupes parallèles, l’un consommant exclusivement de l’eau au cours du déjeuner et du dîner, l’autre consommant 250 ml de bière.
Il apparaît que le poids des sujets est resté stable dans les deux groupes et durant toute l’étude, malgré une consommation quotidienne de calories supérieure dans le groupe bière, comparée au groupe eau, avec une augmentation de la prise de glucides au déjeuner et au dîner.
La consommation d’une quantité modérée et régulière de bière au cours du repas pendant 6 semaines n’a pas entraîné de prise de poids chez ces femmes jeunes en bonne santé. Le tour de taille et le rapport Tour de taille sur Tour de hanche n'ont pas été modifiés pendant toute la durée de l'étude.
La littérature scientifique sur le sujet conforte ces résultats
Selon le Dr Catherine Alamowitch*, auteur d'une revue de la littérature Bière & Poids, aucune preuve scientifique ne permet d'associer une prise de poids ou une hausse de l’indice de masse corporelle (IMC) à une consommation modérée de bière.
Une précédente étude réalisée par le Pr Debry avait montré que chez des hommes jeunes, une consommation modérée de bière ne fait pas prendre de poids, mais réduit l’apport énergétique en dehors des repas en diminuant notamment le grignotage.
L’étude Fleurbaix-Laventie Ville Santé a permis d’analyser les relations entre boissons alcooliques, poids et paramètres d’adiposité chez 520 adultes. Dans le sous-groupe des femmes, les abstinentes présentaient un poids, un Index de Masse Corporelle (IMC) et des plis adipeux plus importants que les consommatrices modérées, malgré pour ces dernières un apport énergétique supérieur.
Dans une grande étude épidémiologique transversale impliquant des infirmières américaines (Nurses’s health study), qui comprenait plus de 90 000 sujets ayant rempli un questionnaire de fréquence alimentaire, l’IMC des femmes qui consomment régulièrement 1 à 2 verres par jour (soit 10 à 20 g d’alcool) était de 15% inférieur à celui des abstinentes et des buveuses excessives. Pourtant, l’apport calorique rapporté par des buveuses modérées était plus élevé que celui des abstinentes. Ceci est rarement mentionné et pourrait être utile dans la prise en charge diététique de patientes en surpoids ou obèses.
Une explication possible de cette absence de prise de poids serait que les calories de l’alcool soient «brûlées» en priorité dans certains processus métaboliques de l'organisme tels que la régulation de la température du corps, la respiration, le fonctionnement musculaire ou encore la digestion.
Avec près de 100 kilocalories [ou Calories] pour un demi de 25 cl, la bière, boisson fermentée à base de céréales, est l’une des boissons alcooliques les moins caloriques et parmi les plus nutritives (à volume égale).
Tout ceci s’entend bien évidemment dans le cadre d’une consommation modérée et d’une alimentation équilibrée. Les recommandations de l’INSERM fixent à 20 grammes d’alcool par jour chez la femme l’apport maximal, ce qui représente 2 demis de bière. Ces recommandations sont fixées en regard d’un moindre risque de pathologie cardiovasculaire et de diabète et d’une moindre mortalité chez les femmes ayant une consommation modérée de boissons alcooliques, quel qu’en soit le type, par rapport aux abstinentes. La consommation excessive n’a pas ces effets et recommander la consommation de boissons alcooliques aux abstinents ne se justifie pas.
Le CISB a pour objectif de contribuer au développement de la recherche scientifique et médicale sur les effets d’une consommation modérée et régulière de bière sur la santé et à l’information des milieux scientifiques et médicaux sur l’état de la recherche sur le sujet.
* Service d’Endocrinologie Diabétologie Nutrition du Pr Marre, CHU Bichat-Claude Bernard, Paris
Pour en savoir plus:
C. Alamowitch Hôpital Bichat Paris
X. Pelletier, Optimed
JM Borys, Centre Kennedy, FRANCE
C. Alamowitch Hôpital Bichat Paris
X. Pelletier, Optimed
JM Borys, Centre Kennedy, FRANCE
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