Systèmes de santé dans le monde : l’OMS classe la France en tête
L'Organisation mondiale de la Santé a procédé à la première analyse des systèmes de santé effectuée dans le monde. Cinq indicateurs de performance sont utilisés pour mesurer les systèmes de santé des 191 Etats Membres. Les résultats sont publiés dans le Rapport sur la Santé dans le Monde 2000 - Pour un système de santé plus performant.
La plupart des pays les plus mal classés sont en Afrique sub-saharienne où l'espérance de vie est faible.
L’OMS place les Etats-Unis, « où le système de santé absorbe une part plus importante du produit intérieur brut que dans tout autre pays », à la 37ème place. Le Royaume Uni, qui consacre seulement six pour cent de son PIB aux services de santé, se place, lui, au 18ème rang.
Plusieurs petits pays - Saint Marin, Andorre, Malte et Singapour se situent immédiatement derrière l'Italie, qui occupe la deuxième place.
En Europe, les systèmes de santé des pays méditerranéens tels que la France, l'Italie et l'Espagne sont mieux classés que les autres pays du continent. La Norvège, au 11e rang, est le premier parmi les pays scandinaves.
La Colombie, le Chili, le Costa Rica et Cuba sont les mieux classés des pays d'Amérique latine : aux 22e, 33e, 36e et 39e rangs, respectivement.
Singapour est au 6e rang, seul pays d'Asie, hormis le Japon, à figurer parmi les 50 premiers pays.
Dans le Pacifique, l'Australie est classée 32e et la Nouvelle-Zélande 41e.
Enfin, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, de nombreux pays sont bien classés: Oman occupe la 8ème place mondiale, l'Arabie saoudite la 26ème, les Emirats arabes unis la 27ème et le Maroc la 29ème.
Il est à noter que, selon l’OMS, les pays dont le système de santé répond le mieux aux attentes de la population sont les Etats-Unis d'Amérique, la Suisse, le Luxembourg, le Danemark, l'Allemagne, le Japon, le Canada, la Norvège et la Suède. En Amérique du Nord, le Canada est classé comme le pays qui a le mécanisme de financement du système de santé le plus juste.
A l’inverse, les pays où le financement du système de santé est « le plus injuste » sont : la Sierra Leone, le Myanmar, le Brésil, la Chine, le Viet Nam, le Népal, la Fédération de Russie, le Pérou et le Cambodge.
Pour le Directeur général de l'OMS, le Dr Gro Harlem Brundtland: « Le principal message qui émane de ce rapport est que la santé et le bien- être des populations dans le monde dépendent étroitement de la performance de leurs systèmes de santé. Or la performance fluctue sensiblement, même entre des pays qui ont des niveaux comparables de revenu et de dépenses de santé. Il est essentiel que les décideurs comprennent les raisons sous-jacentes à cela pour pouvoir améliorer la performance de leurs systèmes, et la santé des populations ».
Quant au Dr Christopher Murray, Directeur du Programme mondial OMS, Bases factuelles à l'appui des politiques de santé, il souligne que « malgré les progrès importants accomplis ces dernières décennies, la quasi-totalité des pays exploitent incomplètement les ressources dont ils disposent. Il en résulte de très nombreux décès et incapacités évitables, des souffrances inutiles, des injustices, des inégalités et le non-respect du droit fondamental de l'être humain à la santé ».
« Partout, ce sont les pauvres qui pâtissent le plus des insuffisances des systèmes de santé et, en l'absence de protection financière contre la maladie, indique le rapport, ils s'appauvrissent davantage », peut-on lire dans un communiqué de presse diffusé par l’OMS.
Le rapport de l’OMS relève plusieurs lacunes dans de nombreux systèmes de santé, en particulier que « de nombreux ministères de la santé privilégient le secteur public aux dépens du secteur privé des soins de santé, qui est souvent beaucoup plus important ».
De même, il note que « dans de nombreux pays, certains médecins, sinon la totalité, travaillent simultanément pour l'Etat et à titre privé. Cela revient finalement à faire subventionner une médecine libérale non officielle par le secteur public ». Mais également que « de nombreux gouvernements laissent subsister un "marché noir" de la santé, où la corruption généralisée, les paiements illicites, le cumul d'emplois et autres pratiques illégales sévissent. Ce marché noir, qui est lui-même le produit du dysfonctionnement des systèmes de santé et du faible revenu des agents de santé, fragilise davantage les systèmes ».
L'une des principales mesures recommandées aux pays dans le rapport est la couverture d'un pourcentage maximum de la population par l'assurance-maladie. L'OMS estime ainsi préférable, « dans la mesure du possible », le prépaiement des soins de santé, que ce soit sous la forme d'impôts ou de cotisations à un régime d'assurance ou à la sécurité sociale.
Le système d'évaluation utilisé par l'OMS dans son rapport a reposé sur 5 indicateurs : niveau de santé général de la population; inégalités (ou disparités) de santé dans la population; degré général de réactivité du système de santé (satisfaction des malades conjuguée au bon fonctionnement du système); distribution de la réactivité dans la population (satisfaction des personnes de niveaux économiques divers vis-à-vis des services fournis par le système de santé); et répartition de la charge du financement du système de santé au sein de la population (qui assume les coûts).
Source : Rapport sur la santé dans le monde 2000 - Pour un système de santé plus performant, publié par l'Organisation mondiale de la Santé.
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