Des hépatocytes humains immunoprotégés par microencapsulation et transplantés peuvent survivre in vivo
Des chercheurs de l’Inserm, en collaboration avec des pharmacologues et chirurgiens de l’hôpital Saint-Antoine, montrent qu’il est possible de maintenir en survie à court terme des hépatocytes humains encapsulés et transplantés chez le rat. Ils soulignent néanmoins que d’autres conditions expérimentales visant à prévenir ou à ralentir la diminution d’expression des gènes de différenciation hépatocytaire sont à explorer. Cette voie de recherche est une alternative séduisante à la transplantation hépatique classique.
Le but du travail de l’équipe de recherche, coordonnée par Véronique Barbu, était d’analyser la viabilité et l’expression des gènes assurant les fonctions de synthèse et de biotransformation d’hépatocytes humains encapsulés et transplantés chez le rat sans immunosupression. Les chercheurs ont ainsi étudié l’expression du gène de l’albumine, qui représente une fonction de synthèse majeure des hépatocytes et celle des cytochromes P450 3A(CYP3A), sous-famille majoritaire des cytochromes P450 qui assurent les fonctions de biotransformation et de détoxication des hépatocytes.
Ils précisent que les protéines cytochromes P450 3A ont été détectées par Western blot et que leur activité enzymatique a été mesurée par dosage du métabolite 6bêta-hydroxylé de la testostérone en chromatographie liquide haute performance.
Les auteurs précisent que pour des raisons de faisabilité expérimentale la transplantation a été réalisée dans une combinaison xénogénique chez le rat. Ainsi, les animaux receveurs de ces hépatocytes humains encapsulés étaient des rats mâles syngéniques Lewis, pensant en moyenne 200 grammes.
Trois séries expérimentales ont été réalisées chacune à partir d’une suspension d’hépatocytes provenant d’un donneur humain différent.
Les hépatocytes humains ont été isolés, encapsulés dans des fibres creuses, puis transplantés dans la cavité péritonéale des rats.
Aux temps J3, J7 et J14 suivant la transplantation, les fibres ont été explantées. Les caractères morphologiques en microscopie électronique optique et électronique, et l’expression des gènes, ont été comparés à ceux des hépatocytes encapsulés non transplantés.
Les résultats montrent que les hépatocytes conservaient une viabilité supérieure à 60 % et des critères morphologiques jusqu’à J7.
Les transcrits de l’albumine et des cytochromes P450 3A5 étaient respectivement de 0 et de 65 %.
Enfin, les protéines cytochromes P450 3A étaient détectées par Western blot jusqu’à J4 et leur activité 6bêta-hydroxylase était de 17 % dès J3 par rapport à JO, un résultat « en accord avec une disparition des ARNm du cytochrome P450 3A4 », notent les auteurs.
Gastroentérologie clinique et biologique, 2000; 24 : 342-8.
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