Réanimation cardio-pulmonaire : l’évolution après compression thoracique est identique qu’elle soit ou non associée au bouche-à-bouche
L’évolution du patient après réanimation cardio-pulmonaire par la seule compression thoracique est identique à l’évolution après compression thoracique avec bouche-à-bouche, rapporte dans le New England Journal of Medicine l’équipe du Dr John Canto de l’Université de l’Alabama à Birmingham (USA). Ces auteurs indiquent par ailleurs que la compression thoracique seule semble être, en matière de réanimation cardio-pulmonaire, la meilleure approche pour des témoins inexpérimentés.
Comme le notent les auteurs, « en dépit de la formation intensive des citoyens de Seattle en matière de réanimation cardio-pulmonaire, les témoins d’accidents ne réalisent pas de réanimation dans presque la moitié des arrêts cardiaques ».
Des études expérimentales antérieures ont montré que la compression thoracique seule est associée à des taux de survie identique à ceux de la compression thoracique avec bouche-à-bouche. Afin d’en savoir plus, les auteurs ont réalisé une étude randomisée visant à comparer la réanimation cardio-pulmonaire par compression seule à la réanimation cardio-pulmonaire par compression thoracique avec bouche-à-bouche.
Leur étude s’est déroulée dans un contexte urbain de systèmes de soins d’urgence, chez les pompiers. De façon randomisée, les responsables communiquaient au téléphone aux témoins d’un arrêt cardiaque apparent des instructions, soit sur la compression thoracique seule, soit sur la compression thoracique avec bouche-à-bouche.
Le critère principal de jugement était la survie à la sortie de l’hôpital.
Les données ont été analysées chez 241 patients randomisés dans le groupe compression thoracique seule et chez 279 patients dans le groupe compression thoracique associée bouche-à-bouche.
Les auteurs précisent que des instructions complètes ont été données dans 62 % des épisodes pour le groupe thoracique associée au bouche-à-bouche et dans 81 % des épisodes dans le groupe bénéficiant de la seule compression thoracique.
La survie à la sortie de l’hôpital était meilleure chez les patients du groupe compression thoracique seule que chez ceux du groupe compression thoracique avec bouche-à-bouche, mais la différence n’était pas statistiquement significative (p=0,18).
Source : NEJM, 2000 ; 342 : 1573-80.
Descripteur MESH : Bouche , Réanimation , Patients , Survie , Arrêt cardiaque , Jugement , Pompiers , Soins , Taux de survie , Téléphone