Possibles effets des OGM sur les globules blancs
Une protéine codée par un gène utilisé dans les aliments génétiquement modifiés se lie fortement aux globules blancs humains, rapporte une étude à paraître dans l’hebdomadaire britannique The Lancet.
La protéine en question est une lectine, une protéine qui peut protéger les végétaux comestibles de l’attaque des insectes. Il s’agit plus précisément d’une agglutinine retrouvée dans le perce-neige ou Galanthus nivalis.
Caroline Boiton-Smith du Groupe de recherche en nutrition de l’Université de Dundee et ses collègues du Scottish Crop Research Institute (Dundee) ont examiné la réactivité de cellules sanguines, de la lignée blanche et rouge, vis-à-vis de la protéine GNA (Galanthus nivalis agglutinin). Celle-ci reconnaît des résidus mannose.
“Nos résultats montrent que les globules blancs humains ont de nombreuses protéines qui se lient fortement au GNA”, écrivent les chercheurs qui précisent que les hématies ne présentent pas de réactivité au GNA.
Ces données suggèrent que les voies de glycosylation dans les globules blancs humains sont capables de synthétiser d’importantes de résidus mannose qui interagissent avec la protéine GNA.
Ce travail souligne l’importance de mieux comprendre les interactions entre les lectines végétales et les glycoprotéines humaines avant qu’elles ne soient incorporées dans la chaîne alimentaire, concluent les auteurs.
Pour Harry Kuiper du RIKILT, l’Institut national néerlandais de contrôle de qualité des produits agricoles à Wageningen, cette étude montre que l’attention en matière d’aliments génétiquement modifiés “ne devrait pas uniquement se focaliser sur le tractus gastro-intestinal, mais également porter sur la biodisponibilité de ces produits et leur possibles effets toxiques une fois qu’ils se retrouvent dans la circulation générale”.
Selon eux, de telles recherches sont d’une importance capitale pour les aliments génétiquement modifiés de ‘seconde génération : ceux pour lesquels on veut augmenter la qualité nutritionnelle des protéines, élever la teneur en acides gras saturés ou en nouveaux sucres, enrichir en micronutriments ou antioxydants.
Source : The Lancet, Vol.354, 1354-55, 16 octobre 1999.
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