Thérapie génique et cancer : des conclusions encourageantes présentées lors d'un congrès aux USA
Le laboratoire Introgen Therapeutics vient de présenter les résultats encourageants de ces essais de thérapie génique contre le cancer du poumon non à petites cellules. La thérapie employée consiste à l'administration d'un vecteur adénoviral porteur du gène p53 associée à la radiothérapie.
Ces travaux ont été présentés lors du 36° Congrès Annuel de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO) à la Nouvelle Orléans. Ces données reprennent les résultats intermédiaires des essais de phase II pour le traitement du cancer du poumon non à petites cellules.
Les principaux auteurs de ces recherches sont le Dr Swisher et ses collaborateurs de l'Anderson Cancer Center de l'Université du Texas. Ce travail a été réalisé en collaboration avec Aventis Pharmaceuticals et Introgen Therapeutics.
Cette étude, qui a débuté en 1998, a évalué les effets de trois injections intratumorales du vecteur adénoviral porteur du gène p53 soit par bronchoscopie soit par injection guidée par scanner. Les injections ont été réalisées à J1, J28 et J32 et ont été accompagnées d'un protocole de radiothérapie de 5 semaines chez 16 patients avec un cancer du poumon inopérable ou trop faibles pour bénéficier d'une chimiothérapie. La plupart des effets secondaires observés ont été une arythmie et des nausées.
La réponse a été évaluée à 3 mois par biopsie et scanner. Des biopsies négatives ont été notées chez 8 patients sur 11 (62 %). La réponse tumorale a été évaluée chez 13 patients. Elle était complète chez 5 patients (39 %) et partielle chez 2 patients (15 %). La maladie était stable chez un patient (8%) et en progression chez 5 autres (39 %).
Le suivi moyen était de 7,2 mois avec un taux de survie à un an de 65 %. La survie à un an sans progression était de 45,5 % (8 mois en moyenne) et les auteurs soulignent que tous les échecs étaient imputables à une progression métastatique plutôt qu'à un échec local.
"Cette étude soutient l'hypothèse que l'injection dans les tumeurs du vecteur adénoviral porteur du gène p53, combinée à l'exposition des tumeurs aux radiations, peut améliorer le contrôle local", souligne le Dr Swisher.
Selon ces médecins, l'association vecteur adénoviral-p53 et radiothérapie semble prometteuse mais nécessite d'autres évaluations. En comparaison, les auteurs rappellent que le taux de contrôle à 3 mois était de 15 à 17 % avec la combinaison chimiothérapie + radiothérapie ou avec la radiothérapie seule (LeChevalier et al., JNCI, 1991).
D'autres travaux concernant le même vecteur adénoviral ont été présentés au cous de la conférence de l'ASCO.
Ils concernaient les essais cliniques de phase I et II pour le traitement des carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou, les carcinomes de la prostate et les cancers du poumon non à petites cellules. Ils reprenaient les résultats d'études internationales démarrées dès 1995 et portaient au total sur 309 patients. Les résultats positifs de ces études suggéraient la mise en route des essais de phase III. A ce sujet, Introgen et Aventis Pharmaceuticals débutent les essais de phase III pour le traitement des cancers de la tête et du cou selon un communiqué de presse d'Introgen.
Source : communiqué de presse d'Introgen. Abstracts présentés lors du 36° Congrès de l'ASCO ( asco.org).
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