Mise en place d’un observatoire régional de consommation des antibiotiques hospitaliers dans le Nord-Pas-de-Calais
Constatant qu’aucune donnée n'est à ce jour disponible concernant le niveau de prescription des antibiotiques les plus récents au niveau national ou régional alors même que de telles données semblent indispensables avant de mettre en place une politique efficace d'optimisation de la prescription antibiotique, enjeu majeur de santé publique, des cliniciens ont décidé de mettre en place un observatoire régional de consommation des antibiotiques hospitaliers dans le Nord-Pas-de-Calais
Une enquête sur la consommation antibiotique dans les établissements de soins du Nord-Pas-de-Calais a été menée par le Dr S. Alfandari et ses collègues du réseau des Pharmaciens Hospitaliers de l'ARECLIN. Un questionnaire a été adressé en mars 1999 aux pharmaciens hospitaliers des 44 établissements publics ou privés participant au service public du Nord-Pas-de-Calais.
Sur 44 établissements contactés, 38 ont fourni des données pour 1998 et étaient prêts à poursuivre en prospectif, 25 ont fourni les données pour 1997 et 1998 et 17 des données complètes de 1995 à 1998. Ces 17 établissements représentaient 323 000 des 550000 admissions effectuées dans les 38 établissements en 1998.
Il existait une très grande variabilité de prescription antibiotique des établissements qui s'observait selon la taille des établissements mais également au sein des établissements de taille similaire. Les différences entre les groupes n'étaient pas statistiquement significatives.
Pour les 17 établissements ayant fourni des données complètes, les céphalosporines à visée communautaire étaient les molécules les plus employées quel que soit l'année et le type d'établissement. Les autres classes surveillées avaient des consommations assez similaires excepté les céphalosporines à visée nosocomiale qui étaient les moins prescrites.
Les auteurs estiment que la surveillance de la consommation des anti-infectieux à l'hôpital est importante pour de multiples raisons. « C'est la classe thérapeutique qui à le plus grand nombre de prescriptions, le plus grand nombre de patients traités, le plus grand nombre de molécules ou de combinaisons, et un des coûts les plus importants ».
Selon eux, l'intérêt de réaliser un observatoire régional est multiple. « Il permet de limiter les biais liés aux disparités d'offre et de recours au soin, tient compte des séjours multihospitaliers et de par sa taille limitée permet que les intervenants se connaissent ».
Plus de 80 % des établissements de la région se sont engagés à poursuivre cette surveillance. Pour les auteurs, cela semble « très satisfaisant » d'autant que des ordonnances nominatives d'antibiotiques sont en application dans la moitié d'entre eux en 1998.
Les auteurs espèrent dans l'avenir généraliser et uniformiser l'usage des ordonnances nominatives à durée limitée.
Source : BEH.
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