La colonisation par un SARM est un facteur prédictif du phénotype de résistance d’une souche infectante de Staphylococcus aureus
Publié dans les Annales Françaises d’Anesthésie et Réanimation, un travail rétrospectif sur dossiers, réalisé par des anesthésistes-réanimateurs et des bactériologistes du CHU de Bicêtre, montre que devant un prélèvement microbiologique significativement positif à Staphylococcus aureus, une colonisation préalable à S. aureus résistant à la méticilline (SARM) est un important facteur prédictif du caractère méticillino-résistant de la souche infectante.
Comme on le sait, les infections à SARM sont réputées pour être précédées d’une colonisation par le même germe. A. Truffault et ses collègues ont recherché l’existence d’une relation entre une colonisation à SARM et la survenue ultérieure d’une infection à S. aureus, en déterminant si la présence de cette colonisation permettait de prédire le caractère résistant à la méticilline de la souche infestante.
Tous les dossiers des patients hospitalisés dans l’unité de soins intensifs pendant au moins 48 heures, entre le 1er avril 1996 et le 31 décembre 1997, ont été revus, en analysant ceux qui avaient eu au moins un prélèvement bactériologique positif à S. aureus.
A partir des dossiers cliniques et bactériologiques, les auteurs ont recueilli les caractéristiques des patients et la chronologie des prélèvements bactériologiques positifs à SASM et SARM, c’est-à-dire des S. aureus sensibles ou résistants à la méticilline.
La recherche d’une colonisation nasale ou périnéale à SARM a été systématiquement réalisée à l’admission, puis répétée de façon hebdomadaire.
Les dossiers de 540 patients ont été revus. Les résultats montent qu’une infection à SASM est survenue chez 7 % des patients, une à SARM chez 4 % d’entre eux.
A l’inverse des infections à SASM, celles à SARM se sont développées plus fréquemment chez les patients déjà colonisés par SARM : 13 infections chez 63 patients colonisés versus 7 infections chez 477 patients non colonisés.
Les auteurs indiquent que le délai moyen entre le diagnostic de la colonisation et celui de l’infection était de 5 jours.
Enfin, « les valeurs prédictives positive et négative de la colonisation préalable à SARM pour une infection à SARM devant un prélèvement bactériologique significativement positif à S. aureus étaient respectivement de 81 et 84 % », concluent les auteurs.
Source : Ann Fr Anesths Réanim., 2000 ; 19 : 151-5.
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