VIH : distribuer préférentiellement le traitement dans les villes d’Afrique du Sud ?

Fournir un traitement antirétroviral contre le VIH aux patients des grandes villes serait la stratégie qui apporterait les meilleurs résultats pour le contrôle de l’épidémie en Afrique du Sud, selon une étude. Cependant, cette option doit être pondérée par des considérations éthiques.

David Wilson (Université de Californie) et ses collaborateurs ont modélisé trois types de répartition des traitements antirétroviraux en Afrique du Sud, plus précisément dans la province du KwaZulu-Natal. L’un portait sur la fourniture du traitement aux patients des grandes villes (en l’occurrence à la ville de Durban) mais pas aux patients des zones rurales tandis que les deux autres combinaient la fourniture du traitement dans les zones urbaines et rurales.

Cette étude est justifiée du fait que les antirétroviraux contre le VIH deviennent disponibles en Afrique du Sud. Toutefois, leur quantité ne pourra suffire à la prise en charge de tous les patients infectés. D’où l’intérêt de définir au préalable quel sera l’impact épidémiologique des différents modes de distribution du traitement, expliquent les auteurs.

Selon leurs conclusions publiées cette semaine dans la revue scientifique PNAS, traiter les patients de Durban mais pas ceux des zones rurales permettrait d’éviter le plus grand nombre de nouvelles infections dans les prochaines années. Par ailleurs, cette option serait associée à un meilleur contrôle de la transmission des souches virales résistantes, ajoutent les chercheurs. En théorie, le choix des zones urbaines entrainerait de meilleurs résultats en termes de prévention de l’infection, de réduction de la mortalité et de la transmission des souches résistantes. D’un autre côté, les auteurs soulignent que ce choix reste très discutable sur le plan éthique, d’autant plus qu’il ne fera qu’exacerber les disparités d’accès aux soins entre les zones rurales et urbaines.

Source : 14228–14233 _ PNAS _ September 19, 2006 _ vol. 103 _ no. 38, www.pnas.org/cgi/doi/10.1073/pnas.0509689103

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