La neurophysiopathologie de l’infection persistante au virus Borna (BDV) perd un peu de son mystère
Des chercheurs CNRS de l’unité des virus lents de l’Institut Pasteur (Paris) rapportent dans le dernier numéro de la revue ‘Journal of Virology’ que l’infection persistante par le virus Borna (BDV, Borna disease virus) entraîne une pathologie synaptique dans certaines structures corticales des animaux atteints par ce virus ARN, prototype de la nouvelle famille des Bornaviridae.
Cette étude a été menée avec le groupe de Juan Carlos de la Torre du département de neurosciences de l’Université de Californie San Diego (La Jolla, Californie, USA).
Comme on le sait, le BDV est responsable chez certains animaux (chevaux, autruches, notamment) d’une maladie du système nerveux central caractérisée par des anomalies du comportement et autres symptômes neurologiques. Ce virus a été également mis en évidence chez l’homme et certaines données laissent à penser qu’il pourrait entraîner des troubles neuropsychiatriques.
Les auteurs rappellent que l’infection à BDV de rats nouveau-nés entraîne une infection cérébrale persistante, associée à des anomalies du comportement et de signes neuro-anatomiques. Ces troubles surviennent en l’absence d’infiltrats lymphocytaires et les lésions induites par le BDV sont cantonnées à des régions précises du cerveau.
Afin d’évaluer si les structures synaptiques étaient en rapport dans la perte neuronale des rats infectés par le BDV, les auteurs ont analysé les taux post-infection de la ‘growth-associated protein 43’ et de la synaptophysine, deux molécules impliquées dans les processus de neuroplasticité.
Ils ont observé que le BDV induit une diminution progressive et marquée de l’expression de ces marqueurs synaptiques, à laquelle s’ajoute par la suite une perte significative des neurones corticaux.
Ces résultats suggèrent que « l’infection persistante à BDV interfère avec la neuroplasticité de populations cellulaires spécifiques », qui pourrait à son tour affecter l’approvisionnement local en facteurs de croissance et autres molécules nécessaires à la survie de populations neuronales particulières au sein du cortex et du système limbique.
Source : Journal of Virology, April 2000, Vol.74, n°8, 3441-8.
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