La limite des essais cliniques

La diminution de la pression artérielle est recommandée chez les personnes qui ont eu un accident vasculaire cérébral (AVC). Il semble cependant que cette mesure soit difficile à mettre en œuvre pour de nombreux patients, révèle une étude. Elle pointe aussi du doigt les disparités qui peuvent exister entre les caractéristiques d’une cohorte d’un essai clinique et celles de patients vus dans le contexte de la population générale.

Dans cet article publié dans le BMJ, Mant et collaborateurs expliquent que les recommandations internationales soulignent le besoin d’abaisser la pression artérielle chez les personnes qui ont eu un AVC ou une ischémie transitoire. Ces recommandations se basent surtout sur les conclusions de l’essai PROGRESS.

Les auteurs ont comparé les caractéristiques des patients de l’essai PROGRESS à celles de patients victimes d’AVC et qui fréquentaient sept centres de médecine générale à Birgmingham.

Des différences importantes ont été notées. L’âge moyen était par exemple plus élevé de 12 ans chez les patients de Birmingham et on y rencontrait deux fois plus de femmes que dans l’essai PROGRESS. Le temps écoulé depuis l’accident cérébrovasculaire était en moyenne de deux à trois ans, comparé à huit ans dans l’essai PROGRESS. De plus, 61% des patients présentaient une pression systolique supérieure aux recommandations anglo-saxonnes. Ce chiffre était de 77% si l’on considère les valeurs de la Société Britannique d’Hypertension.

Ces résultats démontrent que les patients typiques des essais cliniques peuvent être très différents de ceux rencontrés en médecine générale, ce qui peut mettre en défaut la transposition sur le terrain des conclusions des essais cliniques.

Source : BMJ Online First bmj.com

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