Cancer de la prostate : vers une détection précoce grâce à un examen d'urines
Le dépistage du cancer de la prostate à partir d'un échantillon d'urine est possible. Cette avancée est le résultat de recherches menées par le Dr. D. Cairns (Fox Chase Cancer Center) et ses collaborateurs de la John Hopkins University. Ce test de dépistage est basé sur la détection d'un forme particulière d'un gène retrouvée dans 90 % des cas de cancers de la prostate.
Le Dr. Cairns explique que "des cellules cancéreuses peuvent être identifiées dans les liquides corporels plusieurs années avant que le cancer soit cliniquement détectable". Cette détection précoce assurerait au patient une meilleure prise en charge et un meilleur pronostic. Les résultats de ces travaux ont été présentés lors du congrès de l'American Association for Cancer Research à San Francisco.
Le test de dépistage développé par ces chercheurs est basé sur la recherche d'une forme particulière du gène de la glutathion-S-transférase (GSTP1). En effet, ce gène est caractérisé chez 90 % des patients atteints d'un cancer de la prostate par une hyperméthylation de sa séquence. Les méthylations/déméthylations des gènes sont en effet connues pour leur capacité à moduler l'expression des gènes en question. La détection de l'hyperméthylation du gène GSTP1 est d'autant plus intéressante qu'elle n'est pas retrouvée dans les tissus normaux ou chez les sujets présentant une hypertrophie bénigne de la prostate.
Les auteurs ont récolté des échantillons de tumeurs de la prostate et des échantillons d'urines provenant de 28 patients atteints d'un cancer de la prostate. La forme méthylée du gène GSPT1 a été recherché dans ces 2 types de prélèvements par PCR (Polymerase Chain Reaction). Les scientifiques ont pu ainsi caractériser la forme méthylée du gène chez 22 sujets à partir du prélèvement de cellules tumorales. Ce même test a été pratiqué chez ces 22 patients à partir des échantillons d'urine. Dans ce dernier cas, seulement 6 résultats ont été positifs.
Le Dr. Cairns précise que de prochaines recherches et améliorations en biologie moléculaire devraient assurer un meilleur taux de détection. De plus, le dépistage du cancer de la vessie et d'autres cancers à partir d'échantillons de liquides corporels est possible. En effet, le Dr. Cairns a rappelé à ce sujet les travaux du Dr. Sidransky (voir notre dépèche du 17/03/200 : L'analyse des liquides corporels permettrait de détecter certains cancers .
Source : communiqué de presse du Fox Chase Cancer Center
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